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Peut-on recruter son donneur d'organes sur les réseaux sociaux?

Don d'organes [© freshidea]
Il lance un appel sur Facebook pour trouver un rein / Sonar / 3 min. / le 1 mai 2015
Un Belge en attente d'une greffe de rein a lancé un appel sur Facebook pour trouver un donneur compatible. Huit personnes lui ont répondu, le corps médical belge a refusé de pratiquer l'intervention. Selon le docteur Bertrand Kiefer, ça serait légale en Suisse.

Ce père de famille de 39 ans figure sur une longue liste d'attente, pour bénéficier un jour du précieux organe qui lui assurerait une prolongation de vie. Cette liste d'attente compte 1248 noms.

Selon les médecins, interrogés par la presse belge, un des critères qui ne serait pas respecté dans cet appel en ligne, c'est la notion d'anonymat. Sauf s'il s'agit de proches ou de membres de la famille, le donneur et son receveur ne doivent pas se connaître.

Le professeur d’éthique médicale Yvan Englert explique aussi à la RTBF qu'un problème d'équité se pose. "Les gens sont inscrits sur une liste d'attente en suivant des critères extrêmement rigoureux, et donc by-passer la liste d'attente pose évidemment un problème sérieux d'équité sociale, de justice sociale."

Pour une législation tenant compte des réseaux sociaux?

Cet argumentaire ne convainc pas le principal intéressé pour qui la législation doit maintenant évoluer et tenir compte des nouveaux outils de communication. Des plate-formes, comme les réseaux sociaux, qui servent déjà à promouvoir le don d'organes, notamment Facebook qui permet depuis 2012 d'annoncer sur son profil que l'on est donneur.

"La loi suisse ne l'interdit pas"

Qu'en serait-il si le cas se produisait en Suisse? Selon Bertrand Kiefer, membre de la Commission nationale d’éthique en médecine, interrogé par la RTS, rien ne l'empêcherait. "La loi ne l'interdit pas, il n'y a pas besoin qu'il y ait un lien de parenté ou un lien affectif entre un donneur et un receveur."

Mais le docteur reste méfiant et observe que le don d'organe d'un donneur vivant se fait majoritairement dans un cercle familial ou de proches très restreint. "Lorsqu'on dépasse ces cercles, par exemple dans les réseaux sociaux, ça devient très suspect de transactions financières cachées et donc extrêmement inquiétantes, c'est le chiffon rouge, il faut faire extrêmement attention à ça."

>> Ecoutez son interview dans le 12h30 :

Les organes donnés doivent être protégés avant d'être greffés. [Keystone - Gaëtan Bally]Keystone - Gaëtan Bally
Peut-on recruter son donneur d'organes sur les réseaux sociaux? / Le 12h30 / 4 min. / le 1 mai 2015

Magali Philip/lgr

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