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Des Suisses gagnent un prix Bill Gates avec des toilettes du futur

Tove Larsen explique que l'invention d'Eawag est une "réinvention des toilettes". [Ted S. Warren]
Tove Larsen explique que l'invention d'Eawag est une "réinvention des toilettes". - [Ted S. Warren]
Des latrines suisses écologiques et économiques ont gagné un prix lors d'une compétition sponsorisée par la Fondation Bill et Melinda Gates, a indiqué l'institut de recherche mercredi Eawag. Ces toilettes permettent une séparation de l'urine et des fèces.

L'institut de recherche Eawag a remporté un prix lors d'une compétition sponsorisée par la Fondation de Bill et Melinda Gates. Il a été récompensé pour son invention de lieux d'aisance censés assurer une "solution sanitaire garantissant la dignité humaine et l'hygiène", tout en étant écologique et économique.

L'équipe interdisciplinaire, mêlant des designers autrichiens aux chercheurs suisses, a gagné un prix de 40'000 dollars (39'100 francs suisses), a communiqué mercredi l'institut de recherche. L'objectif du concours était d'inventer les toilettes du futur. Le projet suisse s'est distingué comme l'un des meilleurs de ceux proposés par les huit équipes finalistes.

Séparation du liquide et du solide

Les toilettes suisses permettent une séparation de l'urine et des fèces, qui sont recueillies sous la dalle de séparation. En outre, la consommation d'eau est faible, atteignant entre 1 et 1,5 litre par usage individuel. "C'est absolument décisif pour nettoyer la toilette et les mains, ainsi que pour l'hygiène anale comme la pratique les Musulmans et les Hindous", a déclaré Tove Larsen, chef de projet.

Les latrines d'Eawag permettent une séparation de l'urine et des fèces. [EOOS]
Les latrines d'Eawag permettent une séparation de l'urine et des fèces. [EOOS]

Ces toilettes à détournement ne nécessitent aucune connexion à un réseau d'eau. Les eaux grises provenant du lavage des mains, du rinçage de la dalle, de l’hygiène anale et menstruelle sont entièrement recyclées sur place. Nettoyées par un filtre à membrane, elles sont exemptes de germes grâce à un système d'électrolyse solaire.

Ces eaux recyclées peuvent servir au nettoyage de la dalle. Celui-ci se fait grâce à un mécanisme de pédale actionné par l'utilisateur.

L'équipe de chercheurs doit maintenant mettre au point d'ici fin 2013 de véritables prototypes de leurs WC. Il faudra encore quelques années jusqu'à ce que ce nouveau modèle soit répandu à travers le monde.

ap/afp/bri

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Des toilettes qui produisent de l'électricité

La fondation créée par Bill Gates et son épouse a récompensé mardi plusieurs innovations présentées lors d'une grande foire sur ce thème à Seattle, dans l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis).

Le premier prix de la foire de Seattle a été remis au California Institute of Technology, qui a imaginé des toilettes fonctionnant à l'énergie solaire et produisant de l'hydrogène et de l'électricité.

Le deuxième prix est revenu à l'université anglaise de Loughborough pour des toilettes recyclant les excréments en charbon, en minéraux et en eau. Le troisième prix, décerné à l'université canadienne de Toronto, a récompensé une invention quasi similaire.

Bill Gates explique sa démarche

"Les toilettes sont très importantes pour la santé publique et, quand vous y songez, pour la dignité humaine", écrit Bill Gates sur son site thegatesnotes.com.

"Les toilettes avec chasse d'eau que nous avons dans nos pays riches sont (...) impossibles à utiliser pour 40% de la population mondiale, parce que ces gens n'ont souvent pas accès à l'eau, à des égouts, à l'électricité ou à des systèmes de traitement des déchets", poursuit le cofondateur de Microsoft devenu milliardaire.

"Au-delà de la question de la dignité humaine, le manque d'accès à des toilettes met en danger la vie de nombreuses personnes, crée un fardeau économique et de santé publique pour des communautés pauvres, et souille l'environnement", ajoute Bill Gates.

Eawag en quelques mots

L’Eawag est un institut de recherche de renommée mondiale dans le domaine de l’eau et des systèmes aquatiques, mêlant sciences naturelles, sciences de l’ingénieur et sciences sociales.

Le centre collabore étroitement avec le milieu professionnel au niveau de l’industrie, les services étatiques et des associations et groupements de spécialistes.

L'institut compte douze départements de recherche. Les axes principaux de recherche sont les écosystèmes aquatiques, les systèmes d’eaux urbaines ainsi que les produits chimiques et leurs effets.