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Les universités suisses en voyage d'étude sur les réseaux sociaux

Le Swissnex de San Francisco: une tête de pont scientifique et technologique entre la Suisse et les Etats-Unis. [Swissnex, San Francisco]
Le Swissnex de San Francisco: une tête de pont scientifique et technologique entre la Suisse et les Etats-Unis. - [Swissnex, San Francisco]
Depuis lundi dernier, une dizaine de "communicants" des universités ont été invités par Swissnex - sorte d'ambassade scientifique de la Suisse - à San Francisco, pour voir comment les Américains utilisent les réseaux sociaux. Durant un semaine, il découvrent la manière dont Twitter ou Facebook deviennent des éléments-clés de la communication entre les universités et leur environnement aux Etats-Unis.

A observer le paysage des réseaux sociaux en Suisse, on découvre que les Hautes écoles en sont encore à un usage balbutiant. La plupart du temps, leurs publications renvoient à un site web, comme une sorte de carbone. Sur Facebook, reconnaît Didier Raboud, "on a une présence qui est comme un ancre, c'est-à-dire qu'on est là, on existe dans ce monde, de manière à réorienter les utilisateurs de Facebook sur notre site web".

A l'Université de Genève, précisément, les messages diffusés sur les réseaux sociaux sont prioritairement destinés à la population estudiantine. "Nous avons une page officielle, lance Didier Raboud, mais nous incitons aussi les différents acteurs de l'institution - les activités culturelles, les activités sportives, d'autres encore - à créer leur propre profil pour qu'ils soient plus proches de leurs utilisateurs".

Un voyage pour donner des idées

La première idée du voyage à San Francisco sera sans doute de "désinhiber" les universités. Pour Christian Simm, patron de Swissnex sur la côte Ouest des Etats-Unis, il ne s'agit pas de montrer que les Américains font mieux qu'ailleurs, mais qu'ils expérimentent. Il précise trois objectifs: "La première chose a comprendre est qu'une bonne partie de l'usage des réseaux sociaux est liée à un environnement culturel, géographique, linguistique, qui est différent en Suisse et aux Etats-Unis. La deuxième chose, c'est qu'ici comme ailleurs, personne ne réussit à tous les coups. Les Américains n'ont pas la science infuse. Il essaient et, parfois, ça marche, parfois ça rate.  Si c'est le cas, ils recommencent autrement. La désinhibition fait donc partie de l'exercice. La troisième leçon que nous aimerions bien que les Hautes suisses retiennent après leur passage ici, c'est «Allez-y, essayez! Faites-le en fonction de votre environnement et en toute connaissance de cause!»". Christian Simm relève que si les universités décident "de ne pas y aller", il est important qu'elle assurent leurs arrières et qu'elles évitent que quelqu'un d'extérieur à l'université le fasse à leur place.

Des expériences plus que des recettes

Les représentants des Hautes écoles suisses ne vont donc pas aux Etats-Unis chercher des recettes, mais des expériences. Preuve que la question recèle un enjeu important: toutes les universités romandes sont du voyage. Il s'agira ensuite de définir des usages efficaces. Didier Raboud le confirme: "Je vois des expériences qui ont lieu dans certaines institutions comme la NASA, à l'Agence spatiale européenne ou au CERN, où des outils comme Twitter sont très utilisés comme relais d'événements. Et c'est très efficace. Ce voyage à San Francisco est donc pour nous très important pour définir notre stratégie".

Cet ouverture aux médias sociaux montre que Facebook ou Twitter ne sont pas uniquement le terrain de jeu des ados. En Suisse par exemple, relève le Secrétariat d'Etat à l'éducation (qui soutient l'initiative de Swisnex), "un cinquième seulement des utilisateurs de Facebook sont dans la tranche d’âge des futurs étudiants, tandis que les 25 à 45 ans représentent la moitié de tous les utilisateurs".

Pierre Crevoisier

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Swissnex: le réseautage scientifique de la Suisse

Lancé il y a 11 ans, Swissnex a été conçu pour comme une nouvelle façon de faire de la diplomatie scientifique et d'assurer le rayonnement de la recherche et de la formation helvétique. La première maison avait été créée en l'an 2000 à Boston. Le réseau Swissnex, soutenu par la Confédération suisse et en particulier par le Secrétariat d'Etat à l'éducation et à la recherche, compte maintenant cinq antennes, réparties entre les Etats-Unis (Boston et San Francisco) et l'Asie (Shanghai, Singapour et Bengalore).