OGM: polémique aux USA autour du saumon breveté
Des groupes de défense des consommateurs ont plaidé mardi devant l'autorité américaine de réglementation des médicaments et des aliments (FDA) pour un étiquetage spécial du saumon OGM, qui pourrait devenir le premier animal transgénique à être commercialisé.
La Food and Drug Administration a rappelé mardi que selon la législation en vigueur, le saumon génétiquement modifié de la société américaine AquaBounty Technologies, qui demande l'autorisation de le commercialiser, ne serait pas étiqueté comme produit transgénique car il est biologiquement identique aux autres saumons.
Réserves au sein même de la FDA
La veille, un comité consultatif d'experts de la FDA avait, dans ses recommandations, jugé préférable de procéder à des analyses et des études supplémentaires pour s'assurer que ce poisson transgénique est sans risque pour la consommation humaine et l'environnement avant d'en autoriser la commercialisation.
Les saumons d'AquaBounty peuvent atteindre la taille adulte en 16 à 18 mois, - contre 30 mois pour les saumons de l'Atlantique d'élevage -, grâce à un gène importé du saumon quinnat du Pacifique et produisant une hormone de croissance.
Michael Hansen, un biologiste de Consumer Union, l'une des plus grandes organisations américaines de défense des consommateurs qui publie la revue "Consumer Reports", a rejeté l'argument de la FDA selon lequel il n'y a aucune différence biologique entre le saumon transgénique et les autres.
Il a souligné le risque allergique accru présenté par ces poissons et les études limitées conduites par AquaBounty sur cette question.
Des précédents fâcheux
"La FDA devrait requérir un étiquetage spécial pour s'assurer que tout effet secondaire inattendu sur la santé résultant de la consommation de ce saumon transgénique puisse être immédiatement détecté", a dit Michael Hansen mardi.
Il a rappelé que "récemment, certains médicaments autorisés par la FDA et considérés comme étant sans risque ont provoqué des effets secondaires imprévisibles après avoir été largement distribués dans le public".
afp/jeh
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La libido du poisson rouge victime du Prozac
La présence du populaire antidépresseur Prozac dans l'eau bloque l'attraction sexuelle des poissons femelles et en entrave la reproduction, ont constaté des chercheurs canadiens.
Quelque 54 millions de personnes à travers le monde prennent du Prozac et on en trouve des quantités résiduelles dans les eaux usées.
Une équipe de chercheurs menée par les professeurs Vance Trudeau et Tom Moon du Département de biologie de l'Université d'Ottawa a ajouté ce médicament directement dans l'eau pour en examiner en laboratoire son effet sur les poissons rouges mâles.
Les scientifiques ont constaté que ces derniers ne réagissaient plus aux phéromones, substances produites par les femelles et qui invitent les mâles à l'accouplement.
"Les résultats nous ont beaucoup surpris: même en présence de puissantes phéromones sexuelles des femelles, les poissons rouges mâles exposés au Prozac n'ont pas libéré de sperme et n'ont pas été capables de s'accoupler", a expliqué le professeur Trudeau dont l'étude a été publiée dans la revue Aquatic Toxicology.
Dans une étude précédente, les chercheurs avaient aussi révélé que de fortes doses de fluoxétine, l'élément actif du Prozac, non seulement déstabilisaient les niveaux hormonaux chez la femelle du poisson rouge, mais réduisaient radicalement les niveaux d'estrogènes dans le sang.
En conclusion, le Pr Trudeau déclare que les produits pharmaceutiques apparentés au Prozac doivent être considéré "comme des polluants causant la dysfonction sexuelle chez les poissons", tant mâles que femelles.