Zurich: siamois séparés avec succès au Kispi

Les enfants siamois, deux garçons, étaient reliés au niveau du
nombril et du sternum. Ils se partageaient en outre une partie du
foie. Ils ont été séparés une semaine environ après leur naissance.
Une équipe de 30 personnes était à l'oeuvre, qui rassemblait des
spécialistes du Kispi et de l'Hôpital universitaire de
Zurich.



Selon le Kispi, les petits garçons devraient se développer tout à
fait normalement. Seule une cicatrice au ventre leur rappellera
plus tard qu'ils ont eu un départ dans la vie très particulier. La
séparation de ces enfants est une première pour le Kispi et la
deuxième opération de ce genre en Suisse après une séparation
réussie en 1983.

Préparatifs «in utero»

Les organes n'avaient subi aucune croissance compliquée, a
expliqué Martin Meuli, directeur de la clinique chirurgicale du
Kispi. Les excellentes perspectives de succès ont en outre épargné
au personnel impliqué de difficiles réflexions éthiques, a-t-il
ajouté.



Découverte à la 16e semaine de grossesse, la malformation a été
dès lors très attentivement suivie par une équipe de spécialistes
constituée expressément en vue de l'opération.



Dans l'utérus, les enfants se côtoyaient d'abord visage contre
visage. Quelque temps plus tard, un événement «extrêmement
palpitant et imprévisible» se produisit, a expliqué le gynécologue
Ernst Beinder: un des deux foetus s'est tourné, son visage se
plaçant contre les pieds de son frère. «La littérature médicale n'a
jamais évoqué un tel cas», a précisé le gynécologue.

Bouche contre orteil

Le «bouchon» reliant les deux enfants par le foie s'est retrouvé
moins alimenté en sang et la liaison entre les deux s'est
amoindrie. Les foetus ont ainsi préparé la séparation ultérieure,
ont dit les médecins.



A la naissance, pratiquée par césarienne à la 35e semaine, les
deux frères se suçaient mutuellement les orteils.



ats/hof/tac