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Le "Röstigraben" gagne le secteur immobilier et l'armée

Immeubles [WALTER BIERI]
Les Alémaniques osent davantage réclamer des baisses de loyer que les Romands. - [WALTER BIERI]
On reparle des différences voire des divergences de vue ou de pratiques entre Romands et Alémaniques à travers deux exemples: celui de l'immobilier où la baisse des loyers est quasiment devenue une coutume outre Sarine et celui de l'armée, littéralement désertée par les Romands au niveau des postes de commandement. La mairie de Porrentruy qui vire de bord et le projet bernois de transformer des parkings souterrains en discothèques inspirent également les quotidiens.

Les Suisses allemands friands de baisses de loyers

En Suisse alémanique, "baisser les loyers, c'est naturel", remarque Daniel Bichsel dans le Matin. L'administrateur financier de la caisse de pensions de Zollikofen - 10'000 habitants près de Berne - le dit clairement : "Nous avons baissé les loyers deux fois cette année, une fois en avril, une fois en novembre." Pour lui, cela fait partie du "fair-play dans le droit des locataires". Un automatisme extrêmement rare en Suisse romande, aussi parce que "les Romands osent moins, pour différentes raisons, et donc acceptent de payer trop", note l'article. Un chiffre encore: l'Association des locataires de Zurich estime que la baisse du taux hypothécaire de référence a permis d'économiser 60 millions de francs par année pour 100'000 ménages. Toujours dans le Matin, Philippe Messeiller s'interroge: "A quand la révolte des pigeons ?"...pigeons romands bien sûr. Etre locataire ne signifie pas être privé de ses droits.

Die Schweizer Armee

"L'armée suisse ne parle bientôt plus qu'une seule langue, l'allemand", constate le président de la Société suisse des officiers, Denis Froidevaux, dans 24 Heures et la Tribune de Genève. Un indice? Parmi les seize lauréats du cycle d'études 2009-2012 de l'Académie militaire de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, pas un seul officier de carrière romand. C'est que les traductions et formations en français coûtent cher et puis Armée 21 a instauré l'allemand "langue de commandement". On pourrait, comme l'écrit Laurent Aubert dans un éditorial commun à 24 Heures et la TDG, se dire "la belle affaire, qu'ils fassent donc leur armée sans nous". Mais on voit bien ainsi que "l'armée n'est plus représentative de la population suisse" et qu'un dernier bastion tombe: "pouvoir effectuer son service dans sa langue". Pour l'éditorialiste, cette absence romande au sein de la grande muette fait courir deux grands dangers: le premier, c'est la fermeture des dernières places d'armes actives en Suisse romande. Et puis "elle peut contaminer d'autres secteurs où les Romands ont tiré leur épingle du jeu, comme la formation supérieure et la recherche".

Du changement à Porrentruy

"Porrentruy bascule" et voilà le triomphe du "rire jaune". C'est la une du Quotidien Jurassien. Jaune, la couleur du PCSI, le parti chrétien-social indépendant. Et Thomas Schaffter, nouveau maire de Porrentruy qui porte dans ses mains un joli bouquet de roses jaunes, cela va de soi. Et sa victoire, note Rémy Chételat, "rappelle que la politique ne se résume pas à de la mathématique". En fait, note encore Rémy Chételat, "mieux vaut un petit parti parfaitement soudé derrière un candidat qu'un plus grand dont une partie des membres vote sans enthousiasme". Dans le Temps, Serge Jubin rappelle qu'à la Saint-Martin 2010, le père, Laurent Schaffter, était évincé du gouvernement jurassien. Deux ans après, à la Saint-Martin toujours, le fils Thomas s'empare de la mairie de Porrentruy, après 116 ans de domination PLR et PDC.

Disco au garage

Transformer les parkings en discothèques, c'est l'idée du maire de Berne Alexandre Tschäpätt. Alors que Berne cherche des lieux idoines pour permette aux jeunes pour s'amuser le soir, sans déranger le voisinage, il imagine que l'on pourrait notamment utiliser les parking souterrains, rapporte la Berner Zeitung. La proposition du maire socialiste fait bondir les gérants de garages souterrains: la sécurité ne pourrait absolument pas être assurée dans ce type de lieu pour des fêtes, insistent-ils. Les sorties de secours ne sont conçues que pour 10 à 20 personnes. Alexandre Tschäpätt, le reconnaît: pour que des fêtes aient lieu dans ce genre d'espace des aménagements seraient nécessaires.

pym avec Céline Fontannaz et Roger Guignard

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