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Le Grand Conseil vaudois s’intéresse aux voyages de Pascal Broulis en Russie

Affaire Broulis: polémique autour des coûts des voyages
Affaire Broulis: polémique autour des coûts des voyages / 19h30 / 2 min. / le 3 juillet 2018
Ensemble à gauche et le Parti socialiste ont déposé deux interpellations ce mardi au Grand Conseil vaudois. La question de la prise en charge des frais de Pascal Broulis, patron des Finances, mais aussi d’autres politiciens fait débat.

Il a été question des voyages en Russie du conseiller d’Etat Pascal Broulis ce mardi au Grand Conseil vaudois. Ensemble à Gauche et le Parti socialiste ont déposé deux interpellations après les révélations du Tages-Anzeiger, le 26 juin.

Ce jour-là, le quotidien alémanique révélait que plusieurs politiciens de renom – Pascal Broulis, mais aussi la conseillère aux Etats Géraldine Savary, l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin et l’ex-président du gouvernement genevois François Longchamp – avaient participé à plusieurs voyages dans ce pays, organisés par le journaliste Eric Hoesli et le milliardaire Frederik Paulsen, consul général honoraire de Russie en Suisse, un des plus gros contribuables vaudois.

Le Tages-Anzeiger se demandait si chaque participant payait ses propres frais ou si une partie était prise en charge par Frederik Paulsen.

Liens entre voyages et décisions fiscales?

Mardi matin, le Parti socialiste a notamment demandé à quelles dates ont eu lieu les séjours de Pascal Broulis en Russie avec Frederik Paulsen, patron de l’entreprise pharmaceutique Ferring, qui emploie 700 personnes dans le canton.

"Il est essentiel de s’assurer qu’il n’y a pas de lien temporel entre les voyages privés de Monsieur Broulis et de ce contribuable et des éventuelles décisions fiscales qui auraient été prises en faveur de ce contribuable ou de son entreprise", explique Jessica Jaccoud, présidente du Parti socialiste vaudois, interrogée par le 19h30.

Preuve des paiements demandée

Dans son interpellation, le groupe Ensemble à gauche, lui, demande au patron des Finances cantonales d’apporter la preuve des paiements qu’il aurait effectués. "Si Monsieur Broulis a payé de sa poche, peut-être pourrait-il montrer les justificatifs pour le prouver, les factures du voyage. Le fait qu’il ne veuille pas les montrer, je trouve ça louche", confie le député Hadrien Buclin au 19h30.

Interrogé dans la presse alémanique, Pascal Broulis avait expliqué que ces voyages revêtaient un caractère privé et qu'il avait payé sa part. Dans un communiqué de presse diffusé le 26 juin, Frederik Paulsen avait abondé dans ce sens: "La destination de ces voyages et la composition des participants varient. Leurs participants s’y joignent à titre purement privé, sur leur temps de vacances, hors de toute fonction officielle. Chacun s’acquitte des frais liés à l’organisation de ces voyages."

Malaise perceptible

Il y a pourtant un malaise. Dans le cadre de notre enquête, nous avons contacté dix participants à ces voyages, dont Pascal Broulis. Aucun n’a souhaité répondre à nos questions face caméra ni présenter des justificatifs de paiement.

Un autre élément interpelle. Deux participants à plusieurs voyages, sous le sceau de la confidentialité, nous ont certifié qu'ils n’avaient payé qu’une partie de leurs frais et que l’autre avait été prise en charge, imaginent-ils, par Frederik Paulsen. Cela serait problématique dans le cas de Pascal Broulis. Dans le canton de Vaud, un conseiller d’Etat ne peut pas accepter de cadeaux d’une valeur supérieure à 300 francs.

Pascal Broulis et le Conseil d’Etat vaudois ont trois mois pour répondre aux interpellations déposées par Ensemble à gauche et le Parti socialiste.

Fabiano Citroni

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