Modifié

Fronde contre l'extension des horaires de six magasins vaudois de Migros

Vaud: polémique sur les commerces qui ouvrent jusqu'à 20h
Vaud: polémique sur les commerces qui ouvrent jusqu'à 20h / 19h30 / 2 min. / le 20 novembre 2017
Six succursales vaudoises de Migros resteront ouvertes plus longtemps dès ce lundi, malgré deux mois de bras de fer avec le syndicat Unia. Une dizaine de personnes ont protesté lundi matin devant le magasin d'Epalinges.

Les manifestants ont dénoncé les effets de cette mesure, qui prend effet ce lundi. Outre la succursale d'Epalinges, les Migros d'Oron, Pully, Ecublens, Bussigny et Crissier sont concernées par cette mobilisation. Dorénavant, ces centres commerciaux ouvriront leurs portes jusqu'à 20h les soirs de semaine.

Le syndicat Unia redoute l'impact d'une telle mesure sur les familles et les enfants des employés, mais aussi sur les crèches et garderies, qui ne pourront pas prendre en charge les enfants jusqu'à 20h. Sans oublier les impacts sur le transport et la santé, dénonce Yves Defferrard, co-secrétaire régional d'Unia Vaud, dans le 19h30 de la RTS.

S'adapter aux "nouveaux modes de consommation"

Migros se dit prête à négocier avec les employés mécontents, mais insiste pour s'adapter aux "nouveaux modes de consommation".

"Nous constatons un décalage des horaires de passage en caisse des clients, qui viennent de plus en plus tard. Et on le voit aussi par rapport à ce qu'il se passe dans les stations-service et tous ces endroits où les gens peuvent faire leur course après 20-21h", souligne Marc Schaefer, directeur de Migros Vaud.

La grimace des petits commerçants

Le géant de l'alimentaire est quasiment certain de la rentabilité de ces nouveaux horaires. Mais pour les petits commerçants qui se trouvent dans les centres Migros, l'avenir est plus discutable. L'un d'entre eux a confié que ces extensions d'horaires pourraient lui coûter entre 1000 et 2000 francs par mois, soit presque 10% de son chiffre d'affaires mensuel.

Ce constat est partagé par Nicolas Inglard, directeur d'Imadeo, une société d'étude et de conseils pour les commerçant: "Le problème pour un grand commerçant qui rajoute des heures de caisse est assez différent de celui d'un petit commerçant qui rajoute une personne dans ces horaires. Effectivement, la rentabilité est un peu plus dure pour les petits que pour les gros".

En Suisse, 13 cantons alémaniques autorisent l'ouverture des magasins jusqu'à 20h et plus durant la semaine. Côté romand, le canton de Vaud fait figure de pionnier. Ici, ce n'est pas le canton qui décide des horaires des commerces mais les communes.

Hannah Schlaepfer/fme

Publié Modifié