Ces placements administratifs étaient ordonnés non pas pour sanctionner une infraction, mais en réaction à un comportement jugé socialement déviant: prostitution, alcoolisme, indigences, personnes jugées marginales. Des milliers de personnes ont ainsi été placées, internées ou emprisonnées en Suisse.
Le canton de Vaud a pris conscience de ces injustices et a institué en 2012 une aide immédiate de 12'000 francs, jusqu'ici versée à 150 personnes qui émargent à l'aide sociale ou aux prestations complémentaires. Il a franchi mardi un pas supplémentaire en s'associant aux excuses prononcées en avril 2013 par Simonetta Sommaruga, alors présidente de la Confédération.
Études lancées
D'autres cantons ont déjà présenté des excuses, mais Vaud a été un des premiers à lancer des études pour éclairer cette page sombre de son histoire et recueillir des témoignages. Le Conseil d'Etat s'est engagé à aider les victimes à retrouver leur passé: plus de 270 demandes sont déjà parvenues aux Archives cantonales.
ats/jvia
Indemnisations discutées au niveau fédéral
Les discussions pour les indemnisations se poursuivent au niveau fédéral. Une initiative populaire demande la création d'un fonds de 500 millions de francs pour les victimes des mesures de coercition ainsi qu'une étude scientifique approfondie et un débat de société.
Le Conseil fédéral a présenté un contre-projet indirect qui limite l'enveloppe à 300 millions de francs, ce qui permettrait aux bénéficiaires de toucher en moyenne 20'000 à 25'000 francs.