Les autorités municipales avaient fixé à mardi midi le délai d'évacuation du camp de fortune. L'ultimatum a été sans effet: les occupants ont refusé de quitter la structure.
Sur place, le sol est boueux, les sacs de couchage détrempés, l'odeur d'urine omniprésente. Les autorités de Lausanne et de Renens appellent au démantèlement de ce camp de fortune insalubre, alors que différentes associations de soutien aux migrants dénoncent une situation précaire inacceptable en Suisse. Un traitement qui choque Magali Caillet, membre de United for peace, association humanitaire engagée dans la crise migratoire.
J'ai vu très peu de scènes comme ça, même au cours de mes voyages
"Quand on voit ça, on se croit ailleurs, ça ne peut pas être la Suisse. J'ai beaucoup voyagé, et des scènes comme ça, j'en ai vues très peu", a-t-elle témoigné.
Pourtant, les solutions existent. Les pouvoirs publics le martèlent depuis plus d'un an, les personnes concernées doivent s'annoncer auprès des services compétents pour bénéficier de l'aide d'urgence.
Menacés d'expulsion et en l'absence de contraintes réelles, les migrants refusent de s'enregistrer. Résultat: ils sont livrés à eux-mêmes sans aucune perspective. Pour Etienne Piguet, professeur de géographie humaine, spécialiste des questions migratoires, cette situation est difficilement imaginable ailleurs en Suisse.
Vaud a une sensibilité humaniste mieux répartie entre la gauche et la droite.
"Pour des raisons historiques, Vaud a une attitude moins coercitive en matière de renvois. Le canton a aussi une sensibilité humaniste mieux répartie entre la droite et la gauche. Cela contribue à créer un groupe (de migrants) plus important et plus visible, comme celui qu'on voit actuellement du côté de Lausanne et Renens. C'est cela qui différencie Vaud de cantons comme St-Gall ou Zurich, qui ont des procédures plus musclées."
Michael Peuker/kkub