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Nouveau bâtiment de l'Uni de Lausanne gardé par des agents de sécurité

La protection du bâtiment universitaire Géopolis a déjà coûté un demi-million de francs à l'Etat de Vaud en deux mois
La protection du bâtiment universitaire Géopolis a déjà coûté un demi-million de francs à l'Etat de Vaud en deux mois / Le journal du Dimanche / 2 min. / le 11 novembre 2012
Le nouveau bâtiment de l'Université de Lausanne Géopolis est gardé par des agents de sécurité pour éviter que des fournisseurs mécontents ne récupèrent leur matériel en raison des risques de faillite de l'entreprise de construction. Une opération qui a coûté plus d'un demi-million francs au canton.

En deux mois, l'Etat de Vaud a dépensé plus d'un demi-million de francs en agents de sécurité pour le nouveau bâtiment universitaire Géopolis. Il a engagé une armée de Securitas pour éviter que des fournisseurs mécontents ne récupèrent leur matériel en raison des risques de faillite de l'entreprise de construction.

Le nouveau bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne est sous haute protection. Deux agents par étage, des hommes à l'extérieur et même au sous-sol. Plusieurs équipes durant la nuit, avec chiens et spray au poivre pour une facture de près de 250'000 à 300'000 francs par mois. Ce sont des mesures extraordinaires pour un bâtiment qui accueille normalement des professeurs et doctorants de l'Université de Lausanne.

Constructeur proche de la faillite

"Début août, quand nous avons déménagé dans nos nouveaux bureaux, il n'y a avait pas d'agents de sécurité. Ils sont tous arrivés lors de l'annonce des difficultés financières de l'entreprise en charge de la construction du bâtiment", nous explique Julie, collaboratrice universitaire. Les agents nous révèlent qu'ils sont là pour éviter que des sous-traitants mécontents ne récupèrent du matériel.

En effet, l'entreprise générale Baumag, mandatée par le canton de Vaud pour construire ce fleuron universitaire, est au bord de la faillite depuis septembre dernier. Plusieurs millions de francs n'ont toujours pas été payés aux sous-traitants.

La quinzaine d'agents privés mandatés vont rester sur le site au minimum jusqu'à la fin du mois. Cette mission de sécurité a déjà coûté plus d'un demi-million de francs au canton.

François Ruchti

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Explications peu convaincantes

Le Bureau de construction de l'UNIL-Dorigny (BUD), le bras du canton sur ce projet, a indiqué que "pour obtenir l'autorisation d'utiliser le bâtiment avant qu'il soit terminé, la Commune a exigé que des agents de sécurité puissent se charger de la prise en charge du déclenchement des alarmes incendie et des mesures d'évacuation. Les appareils devant effectuer cette  tâche n'étant pas encore installés."

Cette réponse est surprenante car, selon le municipal en charge du dossier à Chavannes-près-Renens, il n'y a pas eu de demande dans ce sens de la part de la commune. 

De plus, selon Jorge da Silva, administrateur la société de sécurité Elite qui surveille également le site pour plus de 30'000 francs par mois, des alarmes incendies fonctionnent actuellement à l'intérieur du bâtiment. Et c'est sa société qui s'en charge.

Pour Jorge da Silva qui a toujours des factures non payées par Baumag pour plusieurs milliers de francs, "c'est du vrai gaspillage. Ils auraient meilleure temps de nous aider à récupérer l'argent non payé par Baumag".