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"Ce n’est pas logique que la majorité fasse des cadeaux aux Haut-Valaisans"

"Ce n’est pas logique que la majorité fasse des cadeaux aux Haut-Valaisans" [RTS]
"Ce n’est pas logique que la majorité fasse des cadeaux aux Haut-Valaisans" / L'actu en vidéo / 12 min. / le 26 février 2017
Pour Peter Bodenmann, ancien conseiller d'Etat, la perte du second siège haut-valaisan est inéluctable. Celui qui fut également président du parti socialiste suisse évoque dans Forum dimanche les élections cantonales valaisannes du 5 mars.

Le Valais romand, qui compte 75% des votants, est le moteur du canton, selon Peter Bodenmann. Dynamique économiquement, il croît aussi en terme de population, contrairement au Haut-Valais. Pour l'ancien élu socialiste de Brigue, il semble logique qu'à plus ou moins court terme, le Haut Valais perde l'un des deux sièges qu'il conserve au Conseil d'Etat.

Si le Valais romand veut un quatrième conseiller d'Etat, il votera pour Stéphane RossiniPeter Bodenmann, ancien conseiller d'Etat valaisan (PS)

Légèrement derrière la sortante Esther Weber-Kalbermatten (PS) dans les intentions de votes récoltées par le sondage de Sotomo paru jeudi, le candidat socialiste Stéphane Rossini pourrait l’emporter, selon Peter Bodenmann. Son élection peut devenir un enjeu régional.

>> Lire : Un trio PDC en tête de la course au Conseil d'Etat valaisan, selon un sondage

"On est une société de machos"

L'ancien président du Parti socialiste suisse, qui avait dû gérer l'éviction de Christiane Brunner, candidate au Conseil fédéral en 1993, a soutenu la double candidature socialiste. Au risque de perdre l'unique siège féminin du Conseil d'Etat valaisan.

Peter Bodenmann reconnaît que c'est assez préoccupant que les femmes perdent. Mais pour lui, la solution était que le candidat socialiste déplace ses papiers à Sion, attaquant l'UDC Oskar Freysinger sans concurrencer "la Mama du Haut-Valais". "Mais Rossini est un craintif", regrette l'ancien élu.

Une candidate PLR surprise?

Pour Peter Bodenmann, le Parti socialiste et les radicaux ratent l'occasion de récupérer chacun un siège au Conseil d'Etat en ne choisissant pas de s'allier. "C’est un test d'intelligence, et jusque-là, les dirigeants du PS et du PLR aussi n'ont pas compris, mais tout reste ouvert au deuxième tour, avec peut-être une candidate PLR, qui sait?"

Oskar Freysinger est un Spoutnik incontrôléPeter Bodenmann, ancien conseiller d'Etat valaisan (PS)

Oskar Freysinger est un "Spoutnik incontrôlé" et il ferait même peur à Christoph Blocher et Roger Köppel, selon Peter Bodenmann. Le chef du Département de la formation et de la sécurité "est sur une ligne anti-capitaliste et d'extrême droite qui n’a jamais été celle de l'UDC de Blocher."

>> Lire : Un millier de personnes à Sion lors d'une manifestation anti-Freysinger

Revenant sur le sondage Sotomo pour l'élection au Conseil d’Etat, qui place Christophe Darbellay (PDC) en tête pendant que l'UDC perdrait près de 7 points par rapport à son élection en 2013, Peter Bodenmann parle de la stratégie de "bistrot", perdante qui plus est, de l'alliance du ministre UDC avec le PDC "historique" Nicolas Voide. "Il se dit que c'est plutôt l'idée des Fournier" (ndlr: les PDC Jean-René et Jean-Marie Fournier) pour torpiller la candidature de Christophe Darbellay, glisse l'ancien élu socialiste.

Ce n'est pas très intelligent de s'allier à "l'ennemi ", l'UDC. Face à la menace, cette partie du PDC fédère ainsi tous ceux qui n’étaient pas convaincus derrière le candidat Darbellay.

Laetitia Guinand

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