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Le promoteur valaisan André Filippini est décédé

André Filippini dans l'émission "Aujourd'hui", archives TSR.
Décès d'André Filippini, protagoniste d'un des plus gros scandales valaisans / Forum / 2 min. / le 20 novembre 2013
Principal protagoniste de l'affaire Savro, scandale politico-financier qui a secoué le Valais en 1977, André Filippini est décédé mardi. Il était âgé de 89 ans.

André Filippini, qui avait compté parmi les personnalités les plus influentes en Valais dans les années 1970, est décédé mardi dans sa nonantième année. Il avait été au cœur de l'affaire Savro, le plus grand scandale ayant frappé les milieux politiques valaisans.

Médaillé de bronze en bob aux Jeux olympiques d'Oslo en 1952, l'homme était devenu ensuite patron de l'entreprise de travaux publics Savro SA. Il avait également présidé le FC Sion de 1971 à 1977.

"Immense combine"

Avec deux hauts-fonctionnaires - le chef du Service des routes et le chef du Service de la circulation à la police cantonale - André Filippini avait mis en place un système de fausses factures, de factures à double et de commandes transitant par un faux intermédiaire. Le procureur général Pierre Antonioli avait parlé d'une "immense combine".

Au final, les trois principaux accusés avaient été condamnés à huit ans de prison pour escroquerie, corruption et gestion déloyale. D'autres comparses avaient écopé de peines plus légères.

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Une loi de contrôle cantonale

L'affaire Savro avait conduit les politiques à mettre sur pied une loi sur la gestion et le contrôle administratifs et financiers de l'Etat, votée en 1981.

"Petit à petit sous la force conjurée des événements tels que l'affaire Savro et l'action des minorités, l'Etat valaisan et les moeurs qui y sont liées se démocratisent", écrivait Adolphe Ribordy dans Le Confédéré, en janvier 1981.

Un réquisitoire signé Couchepin

De nombreux personnages haut placés, au Conseil d'Etat valaisan et au conseil d'administration de Savro notamment, avaient échappé à toute poursuite dans le cadre de l'affaire Savro.

"Est-il dans le cours normal des choses, défaillances humaines admises, qu'un ancien président de la Confédération, un ancien conseiller d'Etat, un préfet en fonction, un ancien militaire de haut rang se retrouvent associés au sein d'un conseil d'administration avec un criminel lié lui-même à des fonctionnaires véreux?" pouvait-on lire dans un éditorial publié dans Le Confédéré en 1979 et signé… Pascal Couchepin.