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Elections cantonales du 3 mars en Valais, le mode de scrutin

L'actuel Conseil d'Etat avec de gauche à droite Jean-Michel Cina, Maurice Tornay, Jacques Melly, Esther Waeber-Kalbermatten et Claude Roch. [Jean-Christophe Bott]
L'actuel Conseil d'Etat avec de gauche à droite Jean-Michel Cina, Maurice Tornay, Jacques Melly, Esther Waeber-Kalbermatten et Claude Roch. - [Jean-Christophe Bott]
L'élection du Conseil d'Etat valaisan présente la spécificité d'une répartition entre districts, ce qui va sauf énorme surprise mener les quatre sortants à être reconduits et focaliser la lutte sur le district de Sion.

En Valais, le pouvoir exécutif est confié à un Conseil d'Etat composé de cinq membres. qui sont élus tous les quatre ans lors d'un scrutin à deux tours au système majoritaire.

La spécificité du canton, explicitée par l'article 52 de la Constitution cantonale, concerne les districts d'origine des élus: un conseiller d'Etat est choisi dans les districts du Haut-Valais (Conches, Brigue, Viège, Rarogne et Loèche), un dans ceux du Valais central (Sierre, Sion, Hérens et Conthey) et un dans ceux de Bas-Valais (Martigny, Entremont, St-Maurice et Monthey).

Les deux derniers sont eux choisis sur l’ensemble de canton, mais il ne peut y avoir plus d'un conseiller d’Etat par district. Concrètement, si l'élu du Bas-Valais vient du district de Martigny, les deux élus du cantons ne peuvent provenir de là, mais ont le droit d'être issus des trois autres districts de cette région (Entremont, St-Maurice et Monthey).

Un scrutin majoritaire à deux tours

Les membres du Conseil d’Etat sont élus directement par le peuple, le même jour que les députés au Grand Conseil et ils entrent tous en fonction le 1er mai.

Au premier tour du scrutin (en l'occurrence le 3 mars pour 2013), si les candidats ne réussissent pas à obtenir la majorité, il est procédé à un second tour (le 17 mars). Sont alors élus ceux qui ont réuni le plus grand nombre de voix, même qu'ils n'ont pas obtenu la majorité absolue. Une élection tacite peut aussi être prononcée quand des candidats se sont retirés entre les deux tours et qu'il n'en reste que cinq au total.

Une fois que la composition du Conseil d'Etat est connue, celui-ci élit lors de sa première séance un président et un vice-président, des postes qui sont renouvelés chaque année, à l'image du Conseil fédéral. Le gouvernement procède aussi à la répartition des cinq départements.

Une lutte Varone-Freysinger-Clivaz à Sion

Ce mode de scrutin fait débat, notamment sur internet. En effet, il induit cette année que quatre des cinq candidats sont presque assurés d'être élus, en l'occurrence, les quatre sortants. Avec eux, la représentativité du Haut, du Bas et du Centre du canton est assurée et ils n'habitent pas le même district, contrairement aux prétendants au cinquième siège (Loèche pour Jean-Michel Cina, Entremont pour Maurice Tornay, Sierre pour Jacques Melly, Brigue pour Esther Weber-Kalbermatten).

Cette année, la lutte va donc se concentrer sur le siège laissé vacant par le démissionnaire Claude Roch (PLR). Elle concerne Christophe Clivaz (Vert), Christian Varone (PLR) et Oskar Freysinger (UDC). Et un seul des trois peut être élu puisque tous trois habitent le district de Sion et que la Constitution cantonale interdit d'avoir deux élus du même district.

Frédéric Boillat

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Les conseillers d'Etat actuels

Claude Roch (Parti libéral-radical): Éducation, culture et sport.
Esther Waeber Kalbermatten (Parti socialiste): Sécurité, affaires sociales et intégration.
Jacques Melly (Parti démocrate-chrétien): Transports, équipement et environnement.
Maurice Tornay (Parti démocrate-chrétien): Finances, institutions et santé.
Jean-Michel Cina (Parti démocrate-chrétien): Économie, Energie et territoire.

L'élection au Grand Conseil

Le Grand Conseil, dont l'élection a lieu le même jour que celle du Conseil d'Etat, se compose de 130 députés et d’autant de suppléants répartis entre les districts et élus directement par le peuple.

Le mode de répartition des sièges entre les districts et demi-districts (Rarogne) est le suivant: le chiffre total de la population est divisé par 130. Le quotient ainsi obtenu est élevé au nombre entier immédiatement supérieur et celui-ci constitue le quotient électoral.

Chaque district ou demi-district obtient autant de députés et de suppléants que le chiffre de sa population suisse de résidence contient de fois le quotient électoral.

Si après cette répartition tous les sièges ne sont pas encore attribués, les sièges restant sont dévolus aux districts et aux demi-districts qui accusent les plus forts restes.