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Trois médecins défendent l'initiative pour deux hôpitaux à Neuchâtel

L'entrée du site de Pourtalès de l'Hôpital neuchâtelois. [Keystone - Laurent Gilliéron]
D'anciens médecins neuchâtelois défendent l'initiative pour deux hôpitaux / La Matinale / 1 min. / le 12 avril 2018
Trois anciens médecins de l'Hôpital neuchâtelois (HNE) apportent leur soutien à l'initiative pour deux hôpitaux autonomes. Ils s'opposent à ceux qui demandent de refuser sa mise en œuvre.

Les points de vue des praticiens, rejoints par un politologue de l'Université de Lausanne, ont été recueillis par les initiants en réponse aux deux lettres envoyées aux autorités cantonales par des cadres et des collaborateurs de l'HNE et qui demandent de refuser la mise en oeuvre du texte.

Les médecins estiment en substance que l'initiative pour deux hôpitaux autonomes n'est pas dangereuse pour les Neuchâtelois, contrairement aux pressions politiques qui font rage autour du dossier.

Fin mars, une centaine de collaborateurs de l'HNE avaient signé une lettre ouverte à l'attention du Grand Conseil, dans laquelle ils estimaient qu'une dissolution de l'hôpital public en trois sociétés anonymes était coûteux, inefficace et dangereux - tant pour le recrutement que la qualité des soins dans le canton. Ils demandaient en conséquence aux députés de refuser la mise en oeuvre de l'initiative.

>> Lire : Les cadres de l'Hôpital neuchâtelois redoutent la scission de l'établissement

C'est ce message qui a fait bondir les initiants, mais aussi des professionnels de la santé.

"On peut contredire tous les points mis en avant par les deux lettres et prouver le contraire", assure Giovanni Spoletini, ancien médecin-chef adjoint de gynécologie obstétrique au sein de l'HNE et ex-député socialiste au Grand Conseil. "Tout est hypothétique. Je peux comprendre les craintes (…), mais on n'a pas essayé notre modèle." Le praticien dénonce ces tentatives d'influencer les députés, "qui doivent donner leur aval à la mise en œuvre de cette initiative qui a gagné clairement la votation populaire".

"Des lobbies qui court-circuitent le Parlement"

Cette prise de position est partagée par deux autres anciens collaborateurs de l'HNE, mais aussi par Antoine Chollet, politologue à l'Université de Lausanne. Dans quatre interviews distinctes, ils dénoncent des pressions politiques inadéquates.

"On n'est pas sorti, dans le canton de Neuchâtel, de cette façon de travailler par réseaux et par lobbies qui court-circuite les décisions du Parlement", poursuit Giovanni Spoletini. Le médecin demande au Parlement de "continuer à travailler selon des principes de démocratie, avec des débats ouverts et beaucoup moins de lobbies et de réseaux par derrière."

Le Grand Conseil devrait trancher la question en juin.

Coraline Pauchard/oang

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