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"L’hôpital public n’est pas efficient dans le canton de Neuchâtel"

Antoine Hubert, directeur du groupe Genolier. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Antoine Hubert, administrateur-délégué d'Aevis Victoria / L'invité de la rédaction / 23 min. / le 19 août 2015
Invité du Journal du matin de la RTS, Antoine Hubert, patron du groupe de cliniques privées Genolier, s'est élevé contre le projet de liste hospitalière neuchâteloise et a prôné une décentralisation des hôpitaux.

Lundi, le groupe de cliniques privées Genolier indiquait qu'il était prêt à contester en justice le projet de liste hospitalière dans le canton de Neuchâtel. Un projet jugé médicalement dangereux, irréalisable, financièrement injustifiable et violant des principes constitutionnels pour Antoine Hubert, administrateur-délégué d’Aevis Victoria, la holding dont fait partie le groupe Genolier.

>> A écouter :

L'hôpital de la Providence à Neuchâtel. [Keystone - Sandro Campardo]Keystone - Sandro Campardo
Le groupe de cliniques privées Genolier se fâche à Neuchâtel / Le Journal du matin / 1 min. / le 19 août 2015

Si le projet passe la rampe, le groupe Genolier ne recevrait aucune nouvelle mission alors qu'il en sollicite cinq (chirurgie générale, gynécologie, ORL, urologie,  réadaptation). Le nombre de cas qui lui seraient attribués dans ses missions actuelles (orthopédie, néphrologie, ophtalmologie) subirait une réduction drastique.

Impensable, pour l'homme d'affaires valaisan: "Un bon équilibre entre acteurs privés et acteurs publics contribue à l’amélioration de la qualité et au maintien des coûts de la santé. On l’a notamment constaté au Tessin où le privé représente près de 40% de l’activité."

"Ne pas créer de déserts médicaux"

Pourquoi un tel équilibre est-il particulièrement indispensable à Neuchâtel? "L’hôpital public n’est pas efficient. Ce n’est pas seulement moi qui l'affirme. C'est une constatation que tout le monde fait", répond Antoine Hubert, qui évoque même un démantèlement des soins.

Celui-ci y voit une tendance centralisatrice. "Nous ne la défendons pas. Nous pensons que les hôpitaux doivent être décentralisés parce qu’il faut atteindre des masses critiques dans chacune des spécialités. Je pense qu’on peut demander à la population de se déplacer pour recevoir certains soins. Mais il ne faut surtout pas créer des déserts médicaux."

Le dialogue privilégié

Le groupe Genolier a menacé de bloquer les investissements de 40 millions de francs prévus dans le canton de Neuchâtel si le gouvernement conservait l'idée de cette planification. N'est-ce pas aller trop loin?

"Ce n'est pas une menace. Mais on ne peut pas investir à fonds perdus dans un canton qui ne veut pas de notre présence. Ces 40 millions sont pour l’instant gelés car rien ne sert d’investir dans un canton où on ne peut pas déployer une activité", explique encore Antoine Hubert, affirmant cependant qu'il privilégie le dialogue avec les autorités neuchâteloises.

Pauline de Vos Bolay, présidente du Conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois, a pour sa part répondu mercredi dans l'émission Forum que le secteur public n'avait pas la même culture de la rentabilité.

>> A écouter également: l'interview de Pauline de Vos Bolay, présidente du Conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois dans Forum:

Pauline de Vos Bolay. [DR]DR
Le Conseil d'administration de l'Hôpital neuchâtelois contre-attaque / Forum / 7 min. / le 19 août 2015

kg

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