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Jean-Charles Legrix relevé de ses fonctions à La Chaux-de-Fonds

NE: le conseiller communal Jean-Charles Legrix est démis de ses fonctions
NE: le conseiller communal de La Chaux-de-Fonds Jean-Charles Legrix relevé de ses fonctions / 12h45 / 2 min. / le 16 août 2013
Coup de tonnerre à La Chaux-de-Fonds: le conseiller communal Jean-Charles Legrix est destitué de ses responsabilités, a appris la RTS vendredi. L'élu UDC est accusé de harcèlement sur le lieu de travail et comportement attentatoire.

Le conseiller communal UDC Jean-Charles Legrix est destitué de ses fonctions. Ses quatre collègues de l'exécutif de La Chaux-de-Fonds (NE) lui retirent la présidence de la ville, son portefeuille des Infrastructures et de l’Energie, ainsi que ses mandats dans divers conseils d'administration où il représentait la commune, a appris la RTS vendredi.

Harcèlement

Cette décision fait suite à un audit demandé par le Conseil communal sur le fonctionnement du dicastère de Jean-Charles Legrix, ainsi que l'avait révélé la RTS. Les conclusions de ce document sont très sévères à l’égard de l’élu UDC, parlant notamment de harcèlement sur le lieu de travail et comportement attentatoire.

Des accusations suffisamment graves pour que le Conseil communal décide de destituer Jean-Charles Legrix afin de protéger le personnel de son dicastère.

Salve d'applaudissements

L’exécutif a convié le personnel du dicastère des Infrastructures vendredi matin à 7h15 pour l’informer de cette mesure exceptionnelle. Une salve d'applaudissements a secoué la salle à son annonce, ce qui en dit long sur le soulagement des cadres et des employés concernés.

De son côté, Jean-Charles Legrix n’envisagerait pas de démissionner. La question qui se pose à ce stade est ainsi de savoir durant combien de temps il pourra tenir à la tête d'un département vidé de sa substance.

Olivier Kurth/dk

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Pas d'exclusion en Suisse

Le droit suisse ne permet pas de destituer un politicien de ses fonctions. Seule une non-réélection peut être utilisée pour exclure un élu définitivement. Dans le cas de Jean-Charles Legrix, le conseiller communal ne peut donc pas être totalement exclu de l'Exécutif, raison pour laquelle il peut rester en place jusqu'à ce qu'il décide de démissionner, ou jusqu'à la fin de son mandat.

En Suisse, rares ont été les politiciens à s'accrocher à leur siège après avoir été destitués de leurs dossiers par leurs pairs. Ils préfèrent généralement démissionner sous la pression, comme la conseillère fédérale Elisabeth Kopp ou le conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard.

Dans l'histoire récente, le conseiller d'Etat grison Peter Aliesch a été dessaisi de son département par ses collègues en 2001, alors qu'il faisait l'objet d'une enquête pour corruption passive. Il est resté en place jusqu'à la fin de son mandat en 2002.

A Montreux, le Municipal Jean-Claude Doriot est lui aussi resté jusqu'aux élections de mars 2011, auxquelles il ne s'est pas présenté, malgré des accusations de corruption. Un scrutin avait été organisé une année plus tôt par la commune pour révoquer leur élu, comme l'autorise la Constitution vaudoise, mais la votation avait été invalidée par la Cour constitutionnelle jugeant que toutes les conditions pour une révocation n'étaient pas requises.