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Un député veut un plan d'eau dédié aux loisirs et à la détente dans le Jura

Le député estime qu’une telle offre renforcerait l’attractivité du Jura. [RTS - Gaël Klein]
Un député veut un plan d'eau dédié aux loisirs et à la détente dans le Jura / La Matinale / 1 min. / le 9 août 2018
Dans une motion, un député jurassien demande la réalisation d’un plan d’eau artificiel destiné aux loisirs et à la détente dans le canton. La proposition suscite des interrogations dans les milieux agricoles.

L’idée n’est pas nouvelle dans le Jura: en 2012, un projet de plan d’eau avait été présenté en Ajoie, sur l’emplacement d’un ancien aérodrome, mais n’avait pas trouvé le soutien nécessaire.

Le député Frédéric Lovis (PCSI), actuel président de Jura Tourisme, veut aujourd'hui développer des activités nautiques autres que le canoé ou le kayak. Il voit, avec cette idée de plan d'eau artificiel, une alternative intéressante alors que les autorités viennent d’interdire la navigation sur le Doubs à cause de la sécheresse.

Un atout touristique pour le canton

Actif notamment dans la location de canoés sur la même rivière, il se dit aujourd’hui persuadé qu’une telle offre renforcerait l’attractivité d’un canton où les dispositions légales restent très contraignantes.

"Ces plans d'eau sont très protégés, donc il est impossible de faire de la navigation, de la planche à voile, etc…", rappelle le député. "On a la possibilité de naviguer sur le Doubs en canoë ou en kayak à certaines heures, à certains moments de l'année. Mais en-dessous de six mètres cube par seconde, on ne peut plus naviguer. L'année passée, sept semaines durant l'été ont été non navigables, donc un plan d'eau où on pourrait faire des activités serait un atout indéniable pour le canton."

Mieux valoriser les cours d'eau existants

Mais les milieux agricoles restent dubitatifs face à une telle proposition. Michel Darbellay, directeur d’AgriJura, avait vivement réagi il y a six ans en raison de l’impact d’un tel projet sur l’agriculture. "On peut être très sceptique par rapport à ce genre de proposition", dit-il aujourd'hui. "On a des cours d'eau dans le Jura qui sont des attraits extrêmement intéressants au niveau touristique mais qui ne sont pas valorisés. Par exemple, sur le Doubs, on interdit le paddle ou le pédalo. Si on utilise de nouvelles possibilités sur les cours d'eau existants, on évite de devoir créer des plans d'eau artificiels qui auront indéniablement des conséquences en termes d'emprise sur les terres agricoles."

Frédéric Lovis estime pour sa part que la création d’un plan d’eau permettrait précisément une diversification des activités agricoles. Michel Darbellay lui répond qu'il faut réfléchir le territoire de manière raisonnée et ne pas affaiblir sa capacité productive.

Gaël Klein/oang

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