L'hôtellerie jurassienne peine à remplir ses établissements

Les derniers chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) indiquent un taux d’occupation de 24,9% en 2016, alors que la moyenne suisse était de 51,3%. Le Jura compte aujourd’hui 72 établissements, soit une dizaine de plus que les cantons voisins de Neuchâtel et de Bâle-Ville. La conséquence est une capacité d’accueil de 1700 lits que se partagent plusieurs structures, souvent de petite taille et parfois vieillissantes, avec des difficultés de rentabilité.   

"Comme partout en Suisse, l'hôtellerie est un secteur économique qui est très difficile", souligne le directeur de Jura Tourisme Guillaume Lachat. "Certainement que des hôtels vont encore fermer ces années prochaines. Le taux d'occupation, lui, augmentera gentiment, mais on n'est pas prêts d'arriver à la moyenne suisse."

Mieux toucher la clientèle d'affaires

Dans ce contexte, le seul hôtel du canton au bénéfice d’une franchise de renommée internationale fait figure d’OVNI. Il a ouvert il y a six ans à Delémont et le taux d’occupation de ses 78 chambres dépasse les 60%. Mais pour sa directrice Sandrine Ehmann, les petits hôtels ont aussi toute leur importance: "Je pense que ça garde cette proximité vis-à-vis des clients et je pense que c'est une bonne combinaison. Mais (…) il faut faire en sorte que l'on garde ce nombre de lits dans la région."

Pour Jura Tourisme, si la conjoncture n’est guère favorable aujourd’hui avec un secteur horloger en pleine crise et qui dynamise d’ordinaire le tourisme d’affaires, ce segment présente un potentiel de croissance susceptible de remplir les hôtels. Reste à faire venir cette clientèle une première fois dans le Jura et surtout à l’inciter à revenir en couple ou en famille.

Gaël Klei/oang