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Une bourgeoisie jurassienne valorise son bois dans un esprit social

Le projet "Innovator" lancé par la bourgeoise de Develier. [Bureau d'étude Jean Chatelain]
Une bourgeoisie jurassienne valorise son bois dans un esprit social / InterCités / 8 min. / le 25 octobre 2016
La bourgeoisie de Develier a entièrement financé un projet pilote de bâtiment en bois indigène, pour le valoriser mais aussi pour favoriser le partage social. C'est une véritable révolution dans le canton du Jura.

Le projet a été accepté lundi soir en assemblée, aussi bien par la bourgeoisie qui va puiser dans ses réserves, que par la commune qui a décidé de ne pas facturer les différentes taxes, émoluments ou autres abonnements et consommation.

Baptisé "Innovator", ce bâtiment modulaire en bois indigène est autonome sur le plan énergétique.

"Fantastique" pour une bourgeoise

L'idée, révolutionnaire pour une bourgeoisie du canton, a germé il y a une dizaine d'années dans l’esprit du président de la celle de Develier, Gabriel Chappuis. "Les bourgeoisies ont une réputation plutôt conservatrice, gardiennes des traditions, alors se lancer dans un projet d'innovation, dynamique, c'est quelque chose de fantastique", se félicite cet ancien de l’industrie céramique et de l’industrie chimique.

Une valeur ajoutée au bois local

"Nous vendons du bois à partir de Develier jusqu'en Chine", constate Gabriel Chappuis. "Souvent ce bois nous revient, après avoir fait 32'000 kilomètres, sous forme de meubles. Je pense que c'est une ineptie qu'il nous faut changer à tout prix. Il nous faut essayer d'ajouter de la valeur à notre bois ici, et l'idée est justement de mettre à disposition de la population un espace pour innover."

Pour réaliser "Innovator", le président de la bourgeoise s’est attaché les services de Jean Chatelain, architecte de la région connu pour sa manière particulière de concevoir des bâtiments, intéressé aussi par l’idée de mieux exploiter les richesses locales. "Le canton du Jura a énormément de forêts. Tout ce qu'on peut faire avec - pour la construction, entre autres - est bienvenu", note Jean Châtelain, qui estime qu'on pourrait faire nettement plus que ce qui se fait aujourd'hui.

Autre projet plus ambitieux à venir

"Innovator", dont le coût est de près d’un demi-million de francs, sera en fait une sorte de laboratoire d’idées et de projets. Il est destiné avant tout à tester la faisabilité d’un second bâtiment baptisé "Partage" (d'un coût estimé entre 6 et 8 millions de francs), qui sera situé sur un terrain beaucoup plus important et réservé cette fois à de l’habitat.

Gaël Klein/oang

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