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Le Grand Genève manque de personnel soignant local qualifié

Plus de deux tiers du personnel infirmier des HUG est d'origine française. [Keystone - Gaëtan Bally]
Le Grand Genève manque de personnel soignant local qualifié / Le Journal du matin / 1 min. / le 17 janvier 2017
Le premier rapport de l'Observatoire transfrontalier des personnels de santé, publié lundi, pointe le manque d'infirmiers et d'aides-soignants locaux qualifiés à Genève mais aussi en France voisine.

Au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), plus de deux tiers du personnel infirmier est d'origine française, venant ainsi combler la pénurie et bénéficier d'un salaire plus attractif. Mais les hôpitaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, désertés par les infirmiers frontaliers, font face en conséquence à un manque de personnel: en 2015, les établissements français ont perdu un infirmier sur cinq et bon nombre de postes de soignants sont assurés par du personnel sans diplôme.

La forte attractivité salariale de Genève est l'une des deux raisons principales de leur départ avec la possibilité offerte par le système français de prendre un congé sans solde de dix ans maximum. Pour freiner le phénomène, les hôpitaux de France voisine misent sur des crédits de formation alloués à ceux qui leur seront fidèles et sur l'accueil des stagiaires.

L'outil de la préférence indigène

Le canton de Genève cherche de son côté à rééquilibrer la balance avec la préférence indigène. Les HUG ont doublé leur capacité de formation en trois ans. Cette préférence "n'est pas une fermeture des frontières", précise le ministre genevois de la Santé Mauro Poggia. "C'est s'assurer que les personnes que nous formons puissent ensuite être utilisées par le pays qui les forme."

Le conseiller d'Etat milite pour une plus grande collaboration avec les établissements français. Sinon, dit-il, "le problème naît de l'autre côté de la frontière puis ensuite va se créer dans d'autres régions de France dont le personnel soignant va se déplacer à proximité de Genève en se disant que travailler pour des hôpitaux de Haute-Savoie est peut-être l'antichambre d'un travail ensuite en Suisse."

Harmoniser les formations

Mauro Poggia en appelle à "une paix de braves" avec la France voisine. "Nous avons tous intérêt des deux côtés de la frontière à ce que les formations atteignent le même niveau et que l'on n'aille pas systématiquement chercher des personnes de plus en plus loin."

L'Association suisse des infirmiers et des infirmières (ASI) va lancer précisément mercredi une initiative populaire pour renforcer le nombre de soignants qualifiés.

Cédric Guigon/oang

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