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Le tourisme d'affaires ne pâtirait pas d'une large offre low cost à Genève

Avec l'arrivée possible d'Eurowings, les compagnies à bas prix pourraient totaliser 65% des vols à Genève. [Keystone - Martial Trezzini]
Le tourisme d'affaires ne pâtirait pas d'une large offre low cost à Genève / Le Journal du matin / 2 min. / le 26 août 2016
Si la compagnie Swiss quittait Genève, scénario désormais envisagé, les compagnies low cost pourraient totaliser jusqu'à 65% des parts de marché. Mais la perspective n'inquiète pas les milieux d'affaires.

Le directeur romand de Swiss Lorenzo Stoll l'a confirmé lundi à la RTS: Genève reste une priorité pour la compagnie helvétique, mais sa maison-mère Lufthansa examine un plan B avec le remplacement de certaines lignes par sa filiale low cost Eurowings. Un tel scénario pourrait porter la part de marché des compagnies à bas prix jusqu'à 65% du total des vols à Cointrin - soit plus qu'à Bâle-Mulhouse (62% en 2015).

Cette perspective ne devrait pourtant pas avoir de conséquences importantes sur les touristes d'affaires, principaux usagers de l'aéroport, car la clientèle des compagnies low cost s'est largement démocratisée. "On voit des hommes d'affaires dans les vols low cost parce que souvent ce sont des vols court-courrier, de moins de deux heures (...) Ce qu'attendent ces consommateurs, c'est de la ponctualité et de la sécurité. Et ça, les compagnies low cost l'offrent comme toutes les autres" explique Pascal Perri économiste, consultant en stratégie low cost.

L'éventail de l'offre prime sur le type de compagnie

Philippe Vignon, directeur de Genève Tourisme, partage cette analyse. Pour lui, la qualité du service proposé par les compagnies low cost n'influence pas la venue des touristes. C'est l'éventail de l'offre qui prime: "Ce qui importe (…) c'est que le portefeuille de destinations opérées au départ ou vers Genève reste le plus large possible et avec des fréquences suffisantes pour permettre à l'ensemble des touristes potentiels - d'affaires ou de loisirs - d'atteindre facilement la destination."

Pascal Perri, va même encore plus loin: les compagnies low cost représentent des touristes supplémentaires qui permettent la croissance d'un aéroport. "A l'intérieur du territoire européen, le vrai levier de développement c'est évidemment les compagnies low cost, parce que c'est ce qui amène des consommateurs qui n'auraient pas voyagé s'il n'y avait pas eu ces offres."

Seule nécessité pour Genève et notamment pour l'industrie du luxe, tributaire d'un tourisme haut de gamme: les compagnies traditionnelles ont le devoir d'assurer la continuité vers Cointrin des vols long-courrier arrivant dans les plus grands hubs aériens.

>> Ecouter aussi "Swiss ne quittera pas Cointrin" :

Un appareil au décollage sur la piste de Cointrin. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
Swiss ne quittera pas Cointrin / Nota Bene / 1 min. / le 26 août 2016

Cédric Guigon/oang

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