Publié

L'échec de la plage des Eaux-Vives est dû à une mauvaise planification

Si le Tribunal fédéral donne son feu vert au remblayage d'un petit bout de lac, les travaux pourront alors démarrer pour une mise à disposition des baigneurs en 2016. [Keystone - Salvatore di Nolfi]
Une mauvaise planification à l'origine de l'échec de la plage de Genève? / Forum / 11 min. / le 9 juillet 2013
L'échec du projet de la plage des Eaux-Vives est dû à une erreur de planification et un problème d'affectation de terrains, selon une enquête de la RTS. Le canton de Genève ne fera peut-être pas recours contre la décision de justice.

Le canton de Genève pourrait décider de ne pas recourir contre l'acceptation du recours du WWF s'opposant à la création d'une nouvelle plage publique aux Eaux-Vives. Selon une enquête de la RTS, il y aurait un autre moyen plus efficace pour redonner une chance à cette plage.

La décision de la justice n'est pas tellement un problème de fond, d'atteinte grave à l'environnement ou à la faune, mais un problème de forme, de planification. Les promoteurs du projet ont omis, à l'époque, de déclasser certaines surfaces pour les transformer en "zone bâtie". Or, seul ce type de terrain peut obtenir une dérogation à la Loi sur les Eaux, qui interdit en principe de remblayer une portion de lac.

Un recours de l'Etat ne changerait donc rien à ce problème d'affectation de terrains. Se lancer dans une procédure d'appel, signifie une attente d'au moins trois à quatre ans avant qu'une décision définitive du Tribunal fédéral (TF) ne tombe, avec au final 90% de risques d'échouer.

Repartir quasiment à zéro

Si le même projet de plage peut être maintenu, toutes les procédures légales en matière d'aménagement doivent être reprises à zéro, en commençant par faire ce qui n'avait pas été fait il y a quatre ans, c'est-à-dire déclasser la zone. Avec tout ce que ça comporte: mise à l'enquête publique, vote du Grand Conseil, nouveau crédit d'investissement, possibilités de nouveaux recours ou référendum.

Pour l'instant le Conseil d'Etat ne commente ou ne confirme pas officiellement ce scénario. Il a jusqu'à fin août pour se décider sur un éventuel recours.

Mathieu Cupelin/lgr

Publié

"Je déplore la lenteur de la justice"

Le conseiller aux Etats Vert et ancien conseiller d'Etat Robert Cramer ne reproche pas à la justice de se limiter à la décision d'un seul homme. Néanmoins, il regrette le temps perdu pour trancher dans ce dossier.

"La seule chose qui me fasse réfléchir, c'est qu'il a fallu deux ans et demi pour prendre cette décision, a-t-il déclaré dans l'émission Forum. Si elle avait été prise plus vite, nous n'en serions pas là. Je déplore la lenteur de la justice, dans ce dossier comme dans d'autres."