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La fermeture de Billag entraînerait la perte de 230 emplois à Fribourg

Le siège de la société Billag, à Fribourg. [Keystone - Jürg Müller]
Le siège de la société Billag, à Fribourg. - [Keystone - Jürg Müller]
La perte du mandat lié à la perception de la redevance radio et TV menace l'existence même de Billag, qui dépend à 90% de cette activité. Le monde politique fribourgeois, dont le conseiller aux Etats socialiste Christian Levrat, s'alarme.

Il s'agit d'une grosse perte pour l'économie fribourgeoise. Billag emploie 230 collaborateurs à Fribourg, représentant 190 postes à plein temps, selon des chiffres de 2015. La perception de la redevance radio et TV finance plus de 90% des recettes de la filiale de Swisscom, qui est active depuis 1998 sur mandat de la Confédération.

>> Lire aussi : La société Billag perd son mandat de perception de la redevance radio-TV

Le gouvernement fribourgeois pris de court

Le Conseil d'Etat fribourgeois n'a été informé que vendredi matin de la perte du mandat de Billag. Le directeur de l'Economie Olivier Curty, interrogé par la RTS, dit regretter vivement la décision du Conseil fédéral. "On est encore un peu sous le choc. Evidemment, mes pensées vont tout particulièrement aux collaboratrices et collaborateurs de la société Billag", souligne le conseiller d'Etat.

Olivier Curty assure qu'il va tout faire pour essayer de remplacer les personnes qui vont perdre leur emploi. "Selon nos calculs, il y a environ 150 personnes qui habitent et travaillent dans le canton. Ce sera notre tâche principale d'encadrer ces personnes et essayer qu'elles retrouvent toutes un emploi."

Le directeur de l'Economie a refusé de faire un lien entre l'annonce et le débat en cours aux Chambres fédérales sur l'initiative No Billag. Mais le conseiller aux Etats socialiste Christian Levrat a en revanche dénoncé un effet collatéral du texte qui vise à interdire à la Confédération de subventionner toute chaîne de télévision ou de radio et de prélever une redevance de réception.

Certains emplois sauvés par Swisscom?

La décision sonne très probablement le glas pour Billag. "Probablement que l'on devra fermer l'entreprise, on n'a pas d'autres mandats", a relevé son patron dans l'émission Forum. Ewout Kea rappelle cependant qu'il s'agit d'une filiale à 100% de Swisscom, régie par sa CCT. Un certain nombre d'emplois pourraient aussi être sauvés par la maison-mère.

Le CEO de Billag ne cache pas qu'il voit une décision économique, mais aussi politique de la part du Conseil fédéral. "Je ne veux pas insinuer que c'est une décision politique, mais on ne peut pas négliger le fait que Billag a été beaucoup instrumentalisé et donc cela a peut-être joué aussi un rôle dans cette décision".

jc

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Syndicom critique une décision politique

Le syndicat des médias et des communications Syndicom attend de Serafe la conclusion d'une convention collective de travail et la reprise des employés de Billag.

Syndicom soupçonne le Département fédéral de la communication (DETEC) d'avoir choisi Serafe non seulement pour des raisons économiques mais aussi idéologiques: les attaques permanentes de l'UDC contre la SSR et Billag n'y sont pas étrangères, écrit Syndicom dans un communiqué.

Il est décevant que le DETEC ne fasse aucune mention de l'avenir des employés de Billag, regrette Syndicom. Celui-ci se demande s'il est judicieux de confier un gros contrat à une entreprise qui devra fournir d'énormes efforts pour mettre sur pied des infrastructures, définir des processus et engager des centaines de collaborateurs. Ceci avec le risque qu'il lui arrive la même chose en 2025 qu'à Billag actuellement.