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Maltraitances et abus sexuels ont bien eu lieu à l'Institut fribourgeois Marini

L'ancien pensionnat catholique est situé près de Payerne, dans le canton de Fribourg. [RTS - Capture d'écran]
Rapport accablant sur les abus sexuels à l'Institut Marini de Montet (FR) / Le 12h30 / 2 min. / le 26 janvier 2016
Des maltraitances et des abus sexuels "graves et répétés" sur des enfants ont bien eu lieu à l'Institut Marini, à Montet (FR), selon le rapport des historiens chargés par Mgr Charles Morerod d'éclairer les faits.

"Le souci principal des responsables a été de dissimuler [ces agissements]", écrivent les auteurs du rapport publié mardi par le diocèse de Fribourg, Genève et Lausanne.

Les enfants placés au pensionnat catholique de la Broye fribourgeoise étaient souvent issus de familles en difficultés économiques et sociales, ou dont la famille était éloignée, par exemple en Suisse alémanique.

D'où une "fragilité psychologique et sociale" chez une proportion importante des garçons placés à Marini, soulignent les historiens.

Deux seuls cas devant le tribunal

Un contexte qui semble avoir favorisé les abus et l'impunité des auteurs. Malgré "une vague successive de dénonciations entre 1932 et 1955", deux cas seulement aboutissent devant le Tribunal de la Broye, en 1954 et 1956.

Sur les conditions de vie à l'institut, les témoignages sont "troublants": dureté du travail dans l'exploitation agricole, sévérité de la discipline, avec des punitions confinant à la maltraitance, nourriture très chiche.

>> Voir le témoignage d'une victime d'abus à l'Institut Marini :

Le témoignage d'une victime de l'institut de Marini
Le témoignage d'une victime de l'institut Marini / L'actu en vidéo / 2 min. / le 26 janvier 2016

ats/kg

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Quatorze témoignages de personnes concernées

Fondé en 1881 et fermé en 1979, l'Institut Marini a été dirigé par des prêtres diocésains et dépendait directement de l'évêque. Il se distingue donc d'autres établissements de cette époque dirigés par des congrégations religieuses sans lien avec le diocèse.

Le groupe de recherche a mené son enquête dans des fonds d'archives et sur la base de quatorze témoignages de personnes concernées, peut-on lire dans le résumé du rapport.

Les historiens se sont en particulier penchés sur la période de 1929 à 1950, alors que l'Institut était sous la responsabilité directe de l'évêché.