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Prison à vie exigée par le procureur pour l'homicide de Frasses (FR)

La maison devant laquelle un père de famille avait été tué en 2013. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La maison devant laquelle un père de famille avait été tue en 2013. - [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Une peine de prison à vie a été demandée pour les deux hommes accusés d'avoir assassiné un père de famille à Frasses (FR). Selon le procureur, ils ont agi par vengeance dans le cadre d'une guerre de clans.

"La justice suisse doit donner une réponse claire à cette pratique archaïque, qui n'a aucune place dans notre société", a dit le procureur général fribourgeois Fabien Gasser, mercredi lors de la deuxième audience du procès à Romont (FR).

En quinze ans, ce conflit entre deux familles a fait de nombreuses victimes au Kosovo, et tous les crimes de vengeance sont restés impunis.

Les défenseurs ont dénoncé un dossier d'accusation alambiqué et lacunaire. L'avocat André Clerc a déploré la "vanité" de vouloir à tout prix punir pour la première fois dans cette guerre de clans, et "faire un exemple" sans établir les faits avec précision.

Tué devant sa famille

Les prévenus ont 33 et 32 ans. Le premier, originaire du Kosovo, est proche du clan adverse de celui de la victime. Dans le cadre du conflit, il a perdu son frère en 2003, et a été affecté par la mort d'un membre du clan en mars 2013, selon le procureur. L'autre, originaire de Macédoine, est un ami du premier.

La victime, 36 ans, restait autant que possible à l'écart de ce conflit. Cet homme a pourtant été tué devant sa fiancée, leurs enfants d'à peine six mois et deux ans, et ses enfants de six et huit ans d'un premier mariage. Le 11 mai 2013 vers minuit, il rentrait avec sa famille. Quand il est sorti de la voiture, deux hommes l'ont abattu d'une quinzaine de balles.

ats/mre

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Un faisceau d'indices

En l'absence d'aveux, le procureur se base sur un faisceau d'indices. Un silencieux trouvé dans la région du crime comportait l'ADN des deux hommes. L'ADN de l'un d'eux se trouvait aussi sur un chargeur trouvé dans cette zone.

Les téléphones portables des deux hommes étaient inactifs, donc non localisables, le soir du crime. "Ils les ont délibérément éteints", ainsi que le soir précédent, probablement passé à faire du repérage, a dit le procureur.

La fiancée de la victime n'a pas pu identifier formellement les tueurs. Mais quand les enquêteurs lui ont montré des photos de plusieurs hommes, elle a trouvé qu'un des prévenus avait un regard ressemblant à celui d'un des criminels.