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Bernhard Pulver reste "optimiste" pour la défense du français à l'école

L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Bernhard Pulver, président du gouvernement bernois [RTS]
L'invité de Romain Clivaz (vidéo) - Bernhard Pulver, président du gouvernement bernois / La Matinale / 10 min. / le 10 janvier 2018
Invité de La Matinale, le conseiller exécutif bernois Bernhard Pulver reste "optimiste" quant à la défense du français à l'école en Suisse alémanique. Il souligne aussi le besoin d'une "vision" pour son canton.

Grand défenseur du français à l'école, le conseiller exécutif Bernhard Pulver souligne dans La Matinale qu'il n'est pas le seul à porter cet étendard outre-Sarine: "Il y a beaucoup de gens en Suisse alémanique qui savent que le français est très important à l'école en Suisse alémanique."

Le président du gouvernement, qui va quitter fin mai le gouvernement après 12 ans, rappelle que le canton de Thurgovie a renoncé à sa loi qui supprimerait le français au secondaire I, ajoutant que d'autres cantons ont même refusé des initiatives populaires. "Pour l'instant, je suis assez optimiste qu'en Suisse alémanique, on en est conscient, mais c'est vrai qu'il faut des gens qui s'engagent", insiste le Bernois.

Moins d'occasions de se rencontrer

Interrogé sur la diminution des occasions de se rencontrer entre Suisses alémaniques et Suisses romands, que ce soit à l'armée, comme fille au pair ou lors d'échanges durant des apprentissages, le ministre de la Formation juge que "les contacts à l'intérieur du pays sont peut-être moins importants que les voyages à l'étranger. (...) J'ai l'impression que la vision de sortir du pays est plus importante de rester dans le pays".

Bernhard Pulver indique que la relance d'un programme d'échanges à l'école entre Suisse alémanique et Suisse romande est prévue par les cantons et la Confédération. Il s'agira d'incitation, mais pas d'obligation, puisque toutes les classes alémaniques ne pourraient pas être accueillies en Suisse romande. Ce genre de campagne ne touchera jamais tous les élèves, souligne-t-il.

Berne, un canton ingouvernable?

Alors que le canton de Berne était désigné mardi dans la Berner Zeitung de "canton le plus beau, mais le plus ingouvernable de Suisse", Bernhard Pulver s'élève contre ce qualificatif: "Je n'ai pas l'impression que mon canton est ingouvernable, c'est un canton qui a beaucoup de défis, c'est un grand canton, avec des régions de montagne, deux langues, des villes, des agglomérations à la pointe qui ont la même productivité que les régions de Genève ou de Zurich."

Voir un extrait de l'interview

Pour le président du gouvernement, ce qui manque, c'est "une vision à long terme, où nous voulons aller avec ce canton", une demande partagée par les cercles économiques, politiques et scientifiques du canton. "Cette vision ne doit pas nous obliger à rêver", insiste Bernhard Pulver, mais elle doit permettre de regarder quels sont les domaines économiques et sociétaux, les défis de l'avenir dans lesquels le canton pourrait se développer.

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Eric Butticaz

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Le vote de Moutier, un échec pour le bilinguisme bernois?

Alors que le canton de Berne a échoué à convaincre la population de la ville de Moutier de rester bernoise, Bernhard Pulver estime que ce n'est pas la question du bilinguisme et de la richesse de celui-ci qui n'a pas été suffisante pour persuader la population.

"Disons que ça a pris dans l'ensemble du Jura bernois, mais juste à la commune de Moutier, qui fait en effet 10% du Jura bernois, ça n'a pas pris", indique-t-il. "C'est vrai que c'est une question ouverte depuis longtemps, c'était une ville divisée depuis très longtemps, mais pour la grande partie du Jura bernois et pour Bienne qui est bilingue, cette vision bilingue est bien soutenue. Je crois qu'il faut voir le verre à demi plein plutôt qu'à demi vide."