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Un député bernois veut que le canton lutte contre les dérives islamistes

Patrick Gsteiger, député du Parti évangéliste au Grand Conseil bernois. [RTS - Alain Arnaud]
Berne veut lutter contre les dérives islamistes / Le Journal du matin / 1 min. / le 20 mars 2015
Un député du Parti évangélique au Grand Conseil bernois a déposé cette semaine une motion qui demande au Conseil d'Etat de combattre les dérives islamistes. C'est une démarche inédite dans les cantons.

L'auteur de la motion, Patrick Gsteiger, souhaite que le gouvernement cantonal surveille de près les communautés musulmanes et condamne les abus, pour limiter les risques d’endoctrinement. Il estime qu'il faudrait sanctionner les communautés musulmanes au fonctionnement douteux, obliger les imams à maîtriser l’allemand ou le français et interdire leur financement par des fonds étrangers d’origine obscure.

Le bâton mais aussi la carotte

Celles qui font preuve d’une approche positive seraient en revanche récompensées. Il s'agirait d'encourager les organisations qui promeuvent un islam à "caractère européen", qu’on pourrait dès lors officiellement reconnaître.

"C'est aussi ce que réclame l'islam depuis longtemps, d'avoir cette reconnaissance et cette institutionnalisation de certaines pratiques. C'est un islam qui cherche à s'intégrer", explique Patrick Gsteiger.

Connaître les besoins de la communauté

Saïda Keller-Messahli, présidente du Forum pour un islam progressiste, estime de son côté que c'est prioritairement aux musulmans de clarifier certaines positions, de prendre position politiquement, "car on sait très peu sur cette communauté, nous ne savons pas vraiment quels sont ses besoins, si ce besoin d'être reconnu existe vraiment. Nous ne le savons pas puisque c'est une minorité qui le réclame".

Selon Saïda Keller Messahli, tout au plus 15% des musulmans de Suisse sont représentés dans des associations.

Les cantons de Vaud et de Bâle-Ville sont pionniers en matière de reconnaissance des communautés musulmanes, mais rien ne dit que celles de Berne s’y intéressent aussi.

Alain Arnaud/oang

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