Cette procédure intervient après la publication mardi dernier d'un livre intitulé "Jürg Jegges dunkle Seite" (Le côté obscur de Jürg Jegge) dans lequel un ancien élève du pédagogue l'accuse d'abus sexuels.
Puisque les faits dénoncés remontent à plusieurs décennies, ils sont prescrits. L'enquête doit désormais vérifier si d'autres abus sexuels ont pu avoir lieu plus tard. Les jeunes étaient alors sous la protection de l'école, le canton a donc "une responsabilité morale", déclare la cheffe de l'Instruction publique zurichoise Silvia Steiner.
Abus dès 12 ans
Dans l'ouvrage réalisé avec le journaliste Hugo Stamm, Markus Zangger reproche au pédagogue d'avoir abusé sexuellement de lui et d'autres élèves durant des années, dès 1970, dès l'âge de 12 ans.
Sous prétexte de mesures thérapeutiques briseuses de tabous, il aurait initié des séances de masturbation commune. L'auteur du livre n'a réussi à couper le contact avec son mentor qu'à l'âge de 28 ans. Il en a 58 aujourd'hui.
hend avec ats
La fondation de Jürg Jegge "consternée"
Après ces accusations, Jürg Jegge a quitté mercredi dernier avec effet immédiat la fondation "Märtplatz" qu'il avait créée en 1985. Après son départ à la retraite en 2011, il était devenu le président d'honneur de cette institution sociopédagogique pour les jeunes de 18 à 25 ans, récompensée en 1999 par un prix.
Le conseil de fondation et la direction de la fondation Märtplatz se sont déclarés "consternés" et "profondément bouleversés" par ces reproches. Ils "se distancient de manière pleine et entière" du comportement présumé du fondateur de l'institution, écrivent-ils.
Depuis l'éclatement de l'affaire mardi, Jürg Jegge reste injoignable pour les médias. Les faits sont prescrits et le pédagogue reste présumé innocent.