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Une loi veut imposer la poignée de main aux élèves de Bâle-Campagne

Monica Gschwind, directrice de l'Instruction publique à Bâle-Campagne, PLR. [keystone - Patrick Straub]
Bâle-Campagne veut rendre obligatoire la poignée de main aux enseignants / Le 12h30 / 1 min. / le 22 février 2017
Le Gouvernement de Bâle-Campagne propose d'inscrire dans la Constitution cantonale le "respect des valeurs et des rituels locaux", tel que la poignée de main. Ce projet de loi fait quasiment l'unanimité contre lui.

Peut-on forcer un élève à accepter de serrer la main à son enseignante? Bâle-Campagne entend le faire en ancrant ce principe dans la Constitution cantonale, à la suite de l'affaire des deux écoliers musulmans de Therwil, qui avaient refusé le geste (lire encadré). A quelques jours de la fin de la procédure de consultation, le projet de loi fait quasiment l'unanimité contre lui.

Les élèves doivent "respecter les valeurs et rituels locaux", tels que la poignée de main. Ceux qui ne s'y tiennent pas doivent être punis s'ils sont suisses, et dénoncés à l'Office des migrations s'ils sont étrangers, propose le projet de loi, présenté par Monica Gschwind, directrice de l'Instruction publique à Bâle-Campagne. L'élue PLR va jusqu'à vouloir inscrire ces principes dans la Constitution.

Inégalité de traitement dénoncée

"C'est du populisme primaire, totalement inacceptable et contre-productif!", s'indigne le Parti socialiste, le premier à avoir présenté sa prise de position contre cette loi rebaptisée "loi poignée de main". Selon lui, le projet de loi crée plus de problèmes qu'il n'en résout.

Le Gouvernement évoque des valeurs et rituels locaux sans en préciser la nature, il crée une inégalité de traitement entre élèves suisses et étrangers, estime le PS. Et que ferait-on d'un élève musulman récalcitrant qui aurait le passeport suisse?

A l'exception de l'UDC, tous les partis se montrent très critiques, beaucoup estiment que les lois actuelles sont largement suffisantes. Il leur reste quelques jours pour présenter leurs positions. Le peuple aura le dernier mot.

Alain Arnaud/lgr

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L'affaire de la poignée de main pas encore résolue

L'affaire de la poignée de main - à l'origine de toute la discussion cantonale à Bâle-Campagne - n'est toujours pas réglée.

Pour rappel, deux frères refusaient de serrer la main à leur enseignante. Leur famille a fait recours contre les mesures disciplinaires prononcées à leur encontre. C'est au Gouvernement de se prononcer.

L'un des adolescents a quitté l'école de Therwil, l'autre y est encore, mais on ignore s'il serre désormais la main ou non. Enfin, les demandes de naturalisation de la famille sont toujours suspendues.