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Après la perche, la féra disparaît des filets des pêcheurs lémaniques

Lac Léman: la féra se fait de plus en plus rare. La chute de cette espèce inquiète après la raréfaction de la perche.
Lac Léman: la féra se fait de plus en plus rare. La chute de cette espèce inquiète après la raréfaction de la perche. / 19h30 / 2 min. / le 16 juillet 2018
Devenu le poisson star du Léman ces dernières années, la féra se fait de plus en plus rare dans les filets depuis 2013. Pêcheurs et autorités se déchirent sur les causes du mal et sur les mesures à prendre.

Après une augmentation continue des prises de féras jusqu'en 2013, qui a culminé avec deux années record, une chute s'est amorcée. Et la tendance semble s'accélérer: le nombre de féras prises dans les filets cette année serait en baisse de 50%, selon les pêcheurs contactés par la RTS.

Les quantités de prises de féras sur le Léman (en kg). [RTS - DR]

"Les tempêtes hivernales détruisent les oeufs au bord du lac", tente d'expliquer dans le 19h30 Serge Guidoux, pêcheur à Lausanne. "Mais normalement cela devrait être compensé par la pisciculture."

Le faute à la surpêche?

Les autorités franco-suisses gèrent l'élevage de poissons. Depuis 2016, la décision a été prise de diminuer de moitié le rempoissonnement artificiel en féras.

"Jouer les apprentis sorciers, cela fonctionne quand le lac ne répond plus, quand la reproduction naturelle ne fonctionne pas", estime Frédéric Hofmann, chef de la section chasse et pêche du canton de Vaud. "Quand un lac est en meilleur santé, nous souhaitons faire attention et éviter de repeupler à outrance, sans limite."

Selon les autorités, la cause de la diminution de la population de féras est à chercher ailleurs. "Nous ne parlons pas de surpêche, mais de pression importante de la pêche, notamment sur la rive française", indique Frédéric Hofmann. Des restrictions pourraient même être décidées cet automne.

Vers la disparition d'"un tiers des pêcheries"

Côté français, Eric Jacquier s'étouffe quand on lui parle de surpêche française. "Il ne faut pas lire les statistiques, mais plutôt aller voir les pêcheurs de temps en temps", dit celui qui figure parmi les 65 pêcheurs français du Léman. "L'effort de pêche n'a jamais été aussi faible qu'en 2012, 2013 et 2014. Et ce sont pourtant ces années-là que nous avons pêché le plus de poissons."

Selon le pêcheur, un tiers des pêcheries du Léman pourrait disparaître si des millions d'alevins supplémentaires n'étaient pas mis à l'eau dès l'an prochain.

Carole Pantet/tmun

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La féra, essentielle pour les pêcheurs du Léman

Au total, plus de 1000 tonnes de poissons ont été pêchés dans le Léman en 2016, selon les derniers chiffres disponibles de la Commission internationale de la pêche dans le Léman.

La féra en représente plus de deux tiers, suivie par la perche, le brochet et l'omble chevalier.