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Sept ans de prison en Birmanie pour deux journalistes de Reuters

Les journalistes birmans condamnés sortent du tribunal
Les journalistes birmans condamnés sortent du tribunal / L'actu en vidéo / 43 sec. / le 3 septembre 2018
Deux reporters de Reuters accusés d'"atteinte au secret d'Etat" pour avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l'armée en Birmanie ont été condamnés lundi à sept ans de prison.

Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, en préventive depuis décembre 2017, risquaient une peine de 14 ans. Les deux journalistes birmans étaient accusés de s'être procuré des documents sur les opérations des forces de sécurité dans l'Etat Rakhine.

Ils enquêtaient sur un massacre de membres de la minorité musulmane rohingya dans le village de Inn Dinn. Quelques jours après leur arrestation, l'armée reconnaissait que des soldats et des villageois bouddhistes avaient tué de sang-froid des captifs rohingya, et sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison pour ce massacre.

Contexte tendu

Le verdict intervient dans un contexte de tension entre la Birmanie et la communauté internationale: lundi dernier, des enquêteurs de l'ONU ont publié un rapport évoquant un "génocide" des Rohingyas et accusant directement l'armée, mais aussi le silence d'Aung San Suu Kyi, à la tête du gouvernement civil depuis 2016.

L’ONU a exigé la libération des deux journalistes immédiatement après le verdict.

afp/pym/jvo

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Londres et Paris condamnent

La France a "déploré" lundi la condamnation, la qualifiant de "sérieuse atteinte à la liberté de la presse et à l'État de droit" en Birmanie. "La France réitère son appel à leur libération et au respect de leurs droits fondamentaux, ainsi qu'au libre accès des médias dans l'État de l'Arakan", a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Le gouvernement britannique a pour sa part appelé à la libération "immédiate" des deux journalistes de l'agence Reuters. "Dans toute démocratie, les journalistes doivent être libres d'exercer leur métier sans crainte ni intimidation", a déclaré un porte-parole de Downing Street.