"Nous n'oublierons jamais!" ou "Halte à l'impérialisme russe!", pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les manifestants.
Les Tchèques et les Slovaques marquent l'anniversaire de la répression du "Printemps de Prague", lorsque dans la nuit du 20 au 21 août 1968, une trentaine de divisions soviétiques, soutenues par des unités bulgares, hongroises, polonaises et est-allemandes, ont brutalement réprimé le mouvement d'émancipation tchécoslovaque.
Ces troupes ont ainsi mis fin au rêve d'une réforme politique et économique, de la levée de la censure et d'une libéralisation des activités culturelles.
Parallèles avec le présent
Certains des manifestants affirment relever des ressemblances entre cet événement et la situation actuelle et accusent le régime actuel de mener une politique impérialiste tout comme à l'époque de l'ex-URSS.
Tomasz Peszynski, de la branche tchèque de l'initiative citoyenne pro-Europe "Pulse of Europe", a affirmé qu'"une intervention comme celle d'il y a cinquante ans a lieu aujourd'hui aussi, cette fois-ci non à l'aide des chars mais de la propagande, des "fake news" et d'une influence exercée sur les élections"
Une absence remarquée
Le chef de l'Etat tchèque Milos Zeman, ex-communiste, à qui ses détracteurs reprochent souvent une politique pro-russe, a décidé de garder le silence. Son absence lors des cérémonies de commémoration a été sévèrement critiquée par les partis d'opposition de droite.
afp/puga
Commémorations
De nombreuses cérémonies, concerts et rassemblements sont prévus mardi à travers la République tchèque.
Un hommage aux victimes de l'occupation aura lieu devant le bâtiment de la Radio dans le centre de Prague où une quinzaine de Tchèques, jeunes pour la plupart, ont trouvé la mort en août 1968 alors qu'ils tentaient d'empêcher à mains nues la prise de l'immeuble par les envahisseurs.
Répression violente
L'invasion de la Tchécoslovaquie, visait à tuer dans l'oeuf le "socialisme à visage humain" du n°1 du PC tchécoslovaque Alexander Dubcek.
Dans la nuit du 20 au 21 août 1968, une trentaine de divisions soviétiques, soutenues par des unités bulgares, hongroises, polonaises et est-allemandes, ont envahi la Tchécoslovaquie pour une occupation qui aura duré plus de 20 ans, jusqu'à la "Révolution de velours" de 1989.
Cent huit personnes ont été tuées et quelque 500 autres grièvement blessées par les troupes d'occupation rien qu'entre le 21 août et la fin décembre 1968, selon l'Institut tchèque d'études des régimes totalitaires.