Le pont Morandi s'est effondré sur plus de 200 mètres, entraînant une trentaine de voitures et plusieurs poids-lourds. [Keystone et Reuters]
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Troisième jour d'efforts à Gênes pour tenter de retrouver des survivants

- Les opérations de secours se poursuivaient jeudi, deux jours après l'effondrement d'une portion d'un viaduc de l'autoroute A10 à Gênes.

- Le bilan atteint 38 morts, selon un bilan corrigé jeudi, dont 3 enfants. Les secouristes ont évacué 16 blessés, dont 12 dans un état grave. Environ 35 voitures et quelques camions sont tombés dans le vide d'une hauteur de 45 mètres.

- Face à la gravité de la situation, le gouvernement italien a décrété l'état d'urgence pour 12 mois à Gênes.

- Le pont était connu pour présenter des problèmes structurels. Les responsables politiques ont appelé à ce que les coupables éventuels de négligences soient identifiés et punis, attaquant notamment la société chargée de la gestion des autoroutes.

- La catastrophe est symptomatique d'un sous-investissement chronique dans les infrastructures publiques dans la Péninsule, estime Hervé Rayner, maître d'enseignement et de recherches à l'Université de Lausanne.

Suivi assuré par Feriel Mestiri et Valentin Tombez

07h00

Un ministre en campagne

Les polémiques politiques n'ont pas attendu les obsèques des victimes, qui se dérouleront samedi. Le vice-Premier ministre de la Lega Matteo Salvini continue de s'assurer une présence médiatique avec ses paroles directement dirigées vers ses électeurs. Il était mercredi après-midi à Gênes, mais sa campagne électorale permanente se poursuit aussi sur Twitter.

>> Ecouter le sujet de l'envoyé spécial de RTSinfo Vincent Stöcklin :

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini. [AFP - Roberto d'Agostino]AFP - Roberto d'Agostino
Matteo Salvini en campagne électorale permanente à Gênes / La Matinale / 2 min. / le 16 août 2018

06h00

Deuxième nuit de recherche

Les sauveteurs ont poursuivi dans la nuit de mercredi à jeudi leurs recherches pour tenter de trouver encore des survivants dans les décombres du pont autoroutier.

Le bilan mercredi en fin de journée était toujours de 39 morts et 16 blessés, dont neuf dans un état grave. Mais les autorités répètent qu'il y a des disparus.

>> Le point de la situation jeudi matin à 6h00 :

Deuxième nuit de travail pour les secouristes. [Reuters - Italian Firefighters Press Office]Reuters - Italian Firefighters Press Office
Les opérations de recherche se sont poursuivies toute la nuit à Gênes / La Matinale / 1 min. / le 16 août 2018

22h00

Ouverture d'une enquête en France

En raison de la présence de quatre victimes françaises, une enquête a été ouverte pour blessures involontaires et homicides involontaires, a annoncé dans la soirée le parquet de Paris. Elle a été confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

Les quatre victimes sont des jeunes issus du Sud de la France, a précisé sur BFM TV la ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau.

20h30

Les hypothèses pour expliquer le drame

Alors que l'enquête sur les causes de l'accident ne fait que commencer, le procureur de Gênes parle déjà d'une erreur humaine et non d'une fatalité.

Pour l'heure, plusieurs hypothèses sont évoquées pour expliquer le drame:

1. La météo: la foudre s'est abattue sur le pont peu avant son effondrement

2. La vétusté du viaduc: le béton se serait fissuré au fil des années

3. Le trafic: celui-ci a été multiplié par 4 en 30 ans et le pont ne serait plus adapté

4. L'entretien: le gouvernement accuse le concessionnaire de négligence, mais la société se défend

>> Les hypothèses expliquées par le 19h30 de la RTS :

Viaduc effondré à Gênes: A qui la faute ? l'enquête ne fait que commencer. Le procureur parle déjà d'une erreur humaine.
Viaduc effondré à Gênes: A qui la faute ? l'enquête ne fait que commencer. Le procureur parle déjà d'une erreur humaine. / 19h30 / 1 min. / le 15 août 2018

La société en charge du pont attaquée

Bien que les causes du drame n'aient pas encore été établies, les membres du gouvernement italien multiplient les attaques et promettent des sanctions. Ils visent en premier lieu la société chargée de la gestion des autoroutes, Autostrade per l'Italia, à qui ils veulent retirer la concession.

>> Le reportage de notre envoyé spécial :

Viaduc effondré à Gênes: les membres du gouvernement multiplient les attaques et promettent des sanctions
Viaduc effondré à Gênes: les membres du gouvernement multiplient les attaques et promettent des sanctions / 19h30 / 2 min. / le 15 août 2018

20h00

Tristesse et colère dans le quartier

Attachés au pont Morandi, les habitants du quartier de Certosa s'inquiétaient ces dernières années de l'état de l'ouvrage. Certains avaient même demandé sa fermeture, sans succès.

>> Reportage dans le quartier où se mêlent tristesse et colère :

Viaduc effondré à Gênes: Tristesse et colère dans le quartier populaire de Cerosa. Les habitants ont du mal à réaliser.
Viaduc effondré à Gênes: Tristesse et colère dans le quartier populaire de Cerosa. Les habitants ont du mal à réaliser. / 19h30 / 2 min. / le 15 août 2018

19h30

"Plus le temps passe, plus c'est difficile"

L'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait à Gênes, où deux jours de deuil ont été déclarés.

"C'est une phase difficile pour tous parce que nous sommes arrivés à un nombre de victimes très élevé (...). Il reste évidemment l'espoir pour les secouristes de retrouver quelques survivants mais plus le temps passe, plus c'est difficile", a déclaré Riccardo Sciuto, commandant des carabiniers de la Province de Gênes.

>> Le point du 19h30 sur les recherches :

Gênes: des centaines de pompiers et secouristes poursuivent leurs recherches pour tenter de retrouver des survivants.
Gênes: des centaines de pompiers et secouristes poursuivent leurs recherches pour tenter de retrouver des survivants. / 19h30 / 2 min. / le 15 août 2018

Nouveau risque d'effondrement

De plus, les opérations de sauvetage ont été compliquées dans l'après-midi par le risque d'effondrement d'une nouvelle partie du viaduc. Un pilier menaçait de s'écrouler.

>> Les précisions de notre envoyée spéciale à Gênes :

catastrophe Gênes: les précisions de Valérie Dupont, depuis Gênes
catastrophe Gênes: les précisions de Valérie Dupont, depuis Gênes / 19h30 / 1 min. / le 15 août 2018

19h05

90 ponts suisses en mauvais état

Après l'effondrement du viaduc à Gênes, les regards se tournent vers l'état des infrastructures routières en Suisse. Selon un rapport de 2016, environ 90 ponts sont considérés en mauvais état.

>> Lire : Environ 90 ponts en Suisse sont considérés en mauvais état

>> Le sujet du 19h30 sur l'état des ponts en Suisse :

Entretien des ouvrages en Suisse: 4000 ponts, dont certains construits dans les années 1960, sont sous surveillance régulière
Entretien des ouvrages en Suisse: 4000 ponts, dont certains construits dans les années 1960, sont sous surveillance régulière / 19h30 / 2 min. / le 15 août 2018

18h35

"Tout le monde a des responsabilités"

L'effondrement du viaduc autoroutier à Gênes prend une tournure politique. "Tout le monde a des responsabilités quand il se passe quelque chose d'aussi grave", a déclaré dans Forum Mercedes Bresso, eurodéputée sociale-démocrate.

Selon elle, "il faut améliorer le système de contrôle, mais il ne faut pas penser qu'après ce cas gravissime il n'y a eu aucun contrôle".

>> L'interview dans Forum de Mercedes Bresso, eurodéputée sociale-démocrate italienne :

Mercedes Bresso. [Leemage/AFP - Leonardo Cendamo]Leemage/AFP - Leonardo Cendamo
Effondrement d’un viaduc à Gênes: la réaction de Mercedes Bresso / Forum / 11 min. / le 15 août 2018

Le point sur la situation

Problèmes structurels du pont, sous-investissement chronique dans les infrastructures, reprise politique de l'accident: notre envoyée spéciale à Gênes fait le point sur la situation:

L'Italie prend la mesure de l'état de ses infrastructures. [EPA/Keystone - Luca Zennaro]EPA/Keystone - Luca Zennaro
L’Italie entre choc et colère après l’effondrement d’un pont autoroutier à Gênes / Forum / 3 min. / le 15 août 2018

18h10

L'état d'urgence décrété

Au lendemain de la catastrophe, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a instauré l'état d'urgence pour 12 mois à Gênes. Le chef du gouvernement a pris cette décision à la demande des autorités régionales.

L'annonce a été faite après une réunion extraordinaire à Gênes du conseil des ministres. Il a aussi été décidé de débloquer 5 millions d'euros en aide d'urgence et de déclarer une journée de deuil national à une date non encore déterminée.

17h45

Le moteur du camion miraculé tourne toujours

Le moteur du célèbre camion, immobilisé à quelques mètres du gouffre, tourne toujours, indique notre envoyé spécial.

"J'ai levé les yeux et j'ai vu le pylône du pont tomber"

Le chauffeur italien de 37 ans a raconté au Corriere della Sera ses quelques minutes d'"enfer". "A un certain moment, tout a tremblé. La voiture qui se trouvait devant moi a disparu et semblait engloutie par les nuages. J'ai levé les yeux et j'ai vu le pylône du pont tomber", a-t-il déclaré.

"Instinctivement, quand je me suis trouvé devant le vide, j'ai mis la marche arrière, comme pour essayer d'échapper à cet enfer", a-t-il expliqué, sans pouvoir dire de combien de mètres il a reculé.

17h20

Nouveaux bâtiments évacués

La Municipalité de Gênes a décidé d'élargir la zone de sécurité sous le pont, entraînant de nouvelles évacuations.

15h30

Un quatrième Français identifié

Un quatrième ressortissant français a été identifié parmi les tués de la catastrophe de Gênes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, après avoir fait état plus tôt de la mort de trois Français.

14h50

Aucun Suisse parmi les victimes

Selon les autorités de Gênes, il n'y a pas de ressortissant suisse parmi les victimes, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Le DFAE ajoute que le président de la Confédération Alain Berset a exprimé au nom de la Suisse ses condoléances aux familles et aux proches des victimes. Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis a pour sa part écrit à son homologue italien Enzo Moavero Milanesi.

13h45

Le bilan s'alourdit à 39 morts

La protection civile a annoncé un nouveau bilan de 39 morts confirmés et 15 blessés, dont une douzaine dans un état grave. Le bilan pourrait s'alourdir, puisqu'il reste encore quelques disparus.

Trois enfants âgés de 8, 12 et 13 ans figurent parmi les victimes.

Concernant la nationalité des victimes, il y a trois Français ainsi que trois Chiliens qui résidaient en Italie, selon les services diplomatiques des deux pays concernés.

>> Le point dans le 12h45 :

A Gênes, les opérations de secours se poursuivent
A Gênes, les opérations de secours se poursuivent / 12h45 / 1 min. / le 15 août 2018

13h20

Une vidéo montre le pont en mauvais état

A Gênes, une collaboratrice de l'office du tourisme montre une vidéo du pont avant son effondrement. La structure était visiblement en mauvais état.

Le 23 juillet dernier, les habitants avaient demandé une réunion avec la société Autostrade per l'Italia, qui gère l'autoroute, car ils avaient des doutes sur ce viaduc depuis des années.

>> Les précisions de Valérie Dupont :

Effondrement pont de Gênes: les précisions de Valérie Dupont, depuis Gênes 1-2
Effondrement pont de Gênes: les précisions de Valérie Dupont, depuis Gênes 1/2 / 12h45 / 1 min. / le 15 août 2018

12h45

Les habitants de Gênes agacés par la récupération politique

Au lendemain du drame à Gênes, les habitants de la ville s'agacent des déclarations de politiciens italiens, qu'ils accusent de faire de la récupération politique:

Les habitants de Gênes, en colère, craignent qu'on les oublie à nouveau rapidement. [RTS - Vincent Stöcklin]RTS - Vincent Stöcklin
Les habitants de Gênes agacés par la récupération politique / Le 12h30 / 3 min. / le 15 août 2018

12h30

La société Autostrade per l'Italia se défend

La société Autostrade per l'Italia, gestionnaire du pont autoroutier qui s'est effondré à Gênes, s'est défendue face aux accusations du gouvernement italien.

Dans un communiqué, elle affirme que le pont Morandi faisait l'objet de contrôles trimestriels, ainsi que l'exige la loi.

L'entreprise avait déjà évoqué mardi les "importants travaux de rénovation" menés sur le viaduc en 2016. Parlant d'un accident "imprévisible", son directeur pour la région de Gênes, Stefano Marigliani, a assuré que le pont était "constamment surveillé, bien au-delà des exigences légales".

12h25

Le concessionnaire autoroutier sous le feu des critiques

La société Autostrade per l'Italia était sous le feu des critiques politiques depuis mardi soir. Pour Luigi Di Maio, vice-Premier ministre italien et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), le pont "ne s'est pas écroulé par fatalité mais parce que la maintenance n'a pas été faite".

"Pendant des années on a dit que faire gérer les autoroutes par des privés était mieux que par l'Etat. Maintenant on a l'un des plus grands concessionnaires européens qui nous dit que ce pont était en sécurité et que rien ne laissait imaginer l'effondrement", a-t-il lancé ajouté.

"La révocation des concessions est un minimum", a pour sa part lancé sur une autre radio Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite). "En tant que vice-Premier ministre, je vais écrire à tous les autres concessionnaires pour demander quelle part de leur budget ils réinvestissent dans la sécurité".

>> A voir dans le 12h45 :

Les réactions politiques sont virulentes après la catastrophe de Gênes
Les réactions politiques sont virulentes après la catastrophe de Gênes / 12h45 / 1 min. / le 15 août 2018

>> A écouter aussi dans le 12h30: "Le gouvernement italien annonce des mesures après le drame de Gênes" :

Le pont Morandi de Gênes photographié mercredi matin 15.08.2018. [Reuters - Stefano Rellandini]Reuters - Stefano Rellandini
Le gouvernement italien annonce des mesures après le drame de Gênes / Le 12h30 / 1 min. / le 15 août 2018

>> Les précisions de Valérie Dupont sur la polémique :

Effondrement pont de Gênes: les précisions de Valérie Dupont, depuis Gênes 2-2
Effondrement pont de Gênes: les précisions de Valérie Dupont, depuis Gênes 2/2 / 12h45 / 1 min. / le 15 août 2018

12h03

Les ponts suisses des années 1960 "ne représentent pas de danger"

De l'avis du directeur de l'Office fédéral des routes (OFROU), les ponts suisses des années 1960 ne représentent pas de danger particulier. Ils font l'objet d'inspections régulières, tous les cinq ans.

"Il n'y a pas de ponts vieux ou modernes. L'essentiel réside plutôt dans l'entretien continu de ces infrastructures", a expliqué Jürg Röthlisberger, directeur de l'OFROU, dans l'émission 10 vor 10 de la SRF.

Les ponts de conception des années 1960 ne représentent pas plus de danger que d'autres. Ils sont adaptés aux nouvelles normes de sécurité, ajoute-t-il. Et le directeur se dit convaincu que les Italiens procèdent aux mêmes ajustements qu'en Suisse, "mais c'est peut-être une question de financement".

Un avis partagé par Eugen Brühwiler, responsable du Laboratoire de maintenance, construction et sécurité des ouvrages à l'EPFL, interrogé par la RTS dans le 19h30. Pour lui, ce pont à Gênes était connu pour sa construction vulnérable, nécessitant un travail d'entretien à la hauteur.

>> Interview à revoir :

Prof. Eugen Brühwiler "Cette construction est connue pour être délicate. Elle nécessite de gros travaux d'entretien."
Prof. Eugen Brühwiler "Cette construction est connue pour être délicate. Elle nécessite de gros travaux d'entretien." / 19h30 / 3 min. / le 14 août 2018

En Suisse, les aspects de construction les plus critiques sont passés en revue tous les cinq ans, notamment les joints de dilatation. C'est ainsi qu'on peut adapter les infrastructures soumises à des charges toujours plus lourdes.

11h40

Trois Français parmi les victimes

Trois ressortissants français ont été tués dans la catastrophe de Gênes, a annoncé mercredi matin le ministère français des Affaires étrangères.

En Suisse, le Département fédéral des affaires étrangères ne disposait toujours d'aucune information faisant état de victimes suisses.

11h35

"Les opérations de sauvetage vont durer des jours"

Un pompier participant aux opérations de sauvetage et de déblaiement témoigne au micro de la RTS.

11h15

Un Hispano-Suisse avait proposé une solution

En 2006, l'architecte hispano-suisse Santiago Calatrava, qui a travaillé à l'EPFZ, s'est porté candidat pour réaliser à Gênes un nouveau viaduc autoroutier en acier: il entendait construire ce nouveau pont au-dessus de la structure présente et l'utiliser pour démolir l'ancien viaduc construit dans les années 1960 par l'ingénieur Riccardo Morandi.

"Le nouveau pont, expliquait l'architecte, serait beaucoup plus léger et les voies séparées, de manière à ce que la lumière atteigne le sol."

L'architecte Hispano-Suisse Santiago Calatrava. [keystone - Mary Altaffer]

Le projet a séduit le président de la région Ligurie de l'époque, Claudio Burlando, et a aussi reçu l'appui d'Antonio di Pietro, alors ministre des Infrastructures. Claudio Burlando précisait toutefois qu'il appartient à la société "Autostrade" de choisir les réalisateurs du projet.

En mai 2009, quand Autostrade présentait le nouveau projet, il n'était plus question de démolir le pont Morandi, qui s'est écroulé mardi.

11h01

400 habitants évacués

"J'étais chez moi et tous les immeubles se sont mis à trembler", raconte Pasquale Ranieri, 86 ans. Comme quelque 400 habitants du quartier, l'octogénaire, qui vit dans un immeuble de cinq étages situé via Enrico Porro, sous le pont Morandi, a dû partir dans la précipitation.

Impossible mercredi matin de retourner chez lui récupérer des affaires, et encore moins de retourner y vivre. "J'ai dormi chez ma famille, mais ça va durer des mois et des mois."

Les habitants des immeubles sous le ponts ont été évacués. [keystone - LUCA ZENNARO]

Deux policiers montent la garde derrière une rubalise rouge et blanche, sans céder aux implorations de dizaines d'habitants espérant depuis l'aube de pouvoir rentrer chez eux.

"Je n'ai pas dormi, je n'ai pas mangé", lâche une autre riveraine, Grazia Pistorio, 83 ans. Elle aussi aimerait récupérer quelques habits de rechange. "Et il y aussi des gens qui doivent prendre des médicaments", s'inquiète-t-elle.

10h30

Une ville "coupée en deux"

De la colère des habitants, qui craignent d'être oubliés après l'essoufflement médiatique...

... à la "honte" des politiques qui profitent de cette tragédie pour faire de la propagande.

10h22

Le bilan monte à 38 morts

Selon un nouveau bilan annoncé par le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, 38 personnes ont péri dans l'effondrement du viaduc. Plusieurs disparus manquent encore l'appel.

09h45

Un autre pont de Morandi s'était effondré en 1964

L'ingénieur Riccardo Morandi a réalisé deux autres ouvrages sur le même modèle que le viaduc de Polcevera à Gênes: le pont du général Rafael Urdaneta sur la baie de Maracaibo, au Venezuela, et le viaduc de Wadi el Kuf, en Libye.

Une partie du pont vénézuélien s'est effondrée en 1964, soit à peine deux ans après son inauguration, à la suite d'une collision d'un pétrolier avec deux piliers du pont.

L'enquête sur l'accident, qui avait fait 5 morts, avait démontré que l'hypothèse d'un choc ou celle d'un tremblement de terre n'avait pas été prise en compte dans la conception du projet.

09h15

Le gouvernement veut révoquer la concession autoroutière

Le ministre des Transports, Danilo Toninelli, a déclaré avoir lancé une procédure de retrait de la concession autoroutière accordée à la société Autostrade per l'Italia, filiale du groupe Atlantia.

Autostrade per l'Italia n'a pas été capable d'assumer ses obligations dans le cadre de l'accord régulant la gestion de cette infrastructure.

Danilo Toninelli, ministre italien des Transports, sur l'antenne de la RAI.

Sur sa page Facebook, il a estimé que les dirigeants d'Autostrade per l'Italia devaient démissionner et qu'une amende pouvant atteindre 150 millions d'euros serait réclamée.

Le ministre italien des Transports a également annoncé un audit général des ponts et des tunnels vieillissants dans toute l'Italie. Selon le quotidien La Repubblica, 300 ponts et tunnels en Italie sont dans un piteux état.

08h45

La revue de presse

Choc, colère, polémique et interrogations: la presse italienne et européenne est focalisée mercredi sur le drame de Gênes.

>> La revue de presse internationale :

Les secours sont toujours à pied d'oeuvre sous le pont Morandi. [ANSA via AP/Keystone - Luca Zennaro]ANSA via AP/Keystone - Luca Zennaro
Revue de la presse internationale après l'effondrement d'un viaduc à Gênes / Tout un monde / 3 min. / le 15 août 2018

08h34

La colère des habitants

La ville de Gênes s'est réveillée, sonnée et sous le choc. La colère émerge aussi, tandis que des habitants de la ville dénoncent les négligences.

Selon eux, cette catastrophe était "prévisible et évitable".

>> A écouter dans la matinale :

Les Italiens sont en colère contre l'entreprise Autostrade. [ANSA/AP/Keystone - Flavio Lo Scalzo]ANSA/AP/Keystone - Flavio Lo Scalzo
La catastrophe de Gênes était "prévisible et évitable" selon ses habitants / La Matinale / 6 min. / le 15 août 2018

08h20

"C'est comme si le viaduc de Chillon avait cédé"

08h10

Un bilan de 35 morts, dont 3 enfants

"Le tout dernier bilan officiel est de 35 morts, mais nous ne pouvons pas exclure qu'il s'alourdisse encore", a dit mercredi matin la porte-parole de la police de Gênes. Un nombre confirmé par le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.

Parmi les victimes figurent trois enfants âgés de 8, 12 et 13 ans. Les secouristes ont également évacué 16 blessés, dont 12 se trouvaient dans un état grave.

Plus de 400 personnes ont par ailleurs été évacuées des bâtiments situés aux alentours ou en dessous du pont autoroutier.

07h51

Un sous-investissement chronique

Hervé Rayner, maître d'enseignement et de recherches à l'université de Lausanne, spécialiste de l'Italie estime dans La Matinale que l'effondrement du pont Morandi à Gênes est symptomatique d'un sous-investissement chronique dans les infrastructures publiques dans la Péninsule.

"L'Etat italien a longtemps investi dans ses infrastructures, depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à fin 1960. La dépense pour les infrastructures a passé de 2,5% jusqu'aux années 1970 à 1%, voire même un peu moins de 1% du PIB italien", explique-t-il.

Le spécialiste pointe aussi une "difficulté à se projeter et investir", partagée par les politiques et aussi par les entreprises italiennes. "Il y a une difficulté à miser sur la longue durée", indique Hervé Rayner, qui rappelle aussi que les gouvernements restent en place entre 12 et 15 mois dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L'interview complète d'Hervé Rayner:

Hervé Rayner. [RTS]RTS
Interview d'Hervé Rayner, spécialiste de l'Italie, sur l'effondrement du viaduc à Gênes / La Matinale / 8 min. / le 15 août 2018

07h50

Problèmes structurels

Le pont Morandi, long de 1,18 km, est un ouvrage en béton de la fin des années 1960 qui a connu selon les experts des problèmes structurels dès sa construction et faisait l'objet d'un coûteux entretien lié en particulier aux fissures et à la dégradation du béton.

Selon la société italienne des autoroutes, "des travaux de consolidation étaient en cours sur la base du viaduc", qui faisait l'objet "d'activités constantes d'observation et de vigilance".

07h45

Images nocturnes prises par un drone

De nouvelles images prises par un drone et diffusées durant la nuit par les pompiers italiens montrent l’étendue des dégâts causés par l’effondrement du pont Morandi. Les sauveteurs ont oeuvré toute la nuit de mardi à mercredi pour retrouver d'éventuels survivants dans les décombres du pont Morandi.

Les secouristes à l'oeuvre à Gênes
Les secouristes à l'oeuvre à Gênes / L'actu en vidéo / 1 min. / le 15 août 2018

07h32

Des miraculés témoignent

Davide Capello, un pompier de 36 ans, est sorti sans une égratignure. "D'abord j'ai entendu un bruit, puis tout s'est écroulé", a-t-il raconté à l'AFP, encore sous le choc.

J'ai vu la route disparaître, ça a été une énorme frayeur. Je ne sais pas comment ma voiture n'a pas été écrasée.

Davide Capello

Afifi Idriss, chauffeur routier marocain de 39 ans, a lui aussi eu de la chance: "J'ai vu le camion vert devant moi s'arrêter et faire marche arrière, je me suis arrêté, j'ai fermé le camion et je suis parti en courant".

Le camion vert était toujours là mardi soir, arrêté juste avant le vide béant.

Le camion vert a eu le temps de s'arrêter. [keystone - Sauveteur]

07h25

Une dizaine de personnes sorties des décombres

"L'espoir ne cesse jamais, nous avons déjà sauvé une dizaine de personnes sous les décombres, on va travailler 24h/24", a déclaré un responsable des pompiers, Emanuele Gissi.

Les 240 pompiers engagés se sont relayées toute la nuit en travaillant à la lumière des projecteurs. Trois corps sans vie ont été extraits pendant la nuit.

"Les premières victimes de surface ont été évacuées, maintenant il faut rechercher sous les décombres des bâtiments, mais il y a des milliers de tonnes de béton", souligne un pompier.

Selon la protection civile italienne, en comptant tous les personnels impliqués (pompiers, policiers, Croix-Rouge...), les secours ont mobilisé un millier de personnes.

Les opérations de secours se poursuivent dans les débris du pont Morandi mercredi. [Keystone - Luca Zennaro/ANSA via AP]

07h00

Futurs contrôles "plus rigoureux"

Le président du Conseil italien Giuseppe Conte s'est déplacé immédiatement à Gênes. Il a promis - au niveau politique - la mise en place d'un plan extraordinaire pour assurer une surveillance de l'état général des infrastructures. "Les contrôles seront encore plus exigeants, plus rigoureux", a-t-il assuré.

>> Ecouter un extrait de l'intervention de Giuseppe Conte :

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a fait immédiatement le déplacement à Gênes mardi. [EPA/Keystone - Flavio lo Scalzo]EPA/Keystone - Flavio lo Scalzo
Catastrophe de Gênes: réaction du chef du gouvernement Giuseppe Conte / La Matinale / 1 min. / le 15 août 2018

06h15

Les responsables "paieront"

Le gouvernement italien promet de faire payer les éventuels responsables de ce drame. Le ministre de l'Intérieur et chef de file de l'extrême droite italienne a aussi pointé du doigt les mesures d'austérité imposées par Bruxelles.

>> Ecouter un extrait de l'intervention de Matteo Salvini :

Matteo Salvini, lors d'une conférence de presse le 15 juin 2018. [EPA/Keystone - Luca Zennar]EPA/Keystone - Luca Zennar
Le gouvernement italien promet de faire payer les éventuels responsables / La Matinale / 1 min. / le 15 août 2018

05h50

Recherches dans la nuit

Des centaines de sauveteurs ont lutté toute la nuit de mardi à mercredi pour tenter de trouver des survivants sous les débris du viaduc autoroutier, avec l'aide de chiens.

Après une première phase où les cavités ont été explorées par les personnels, des pelleteuses sont entrées en action pour déplacer les morceaux de béton les plus volumineux, ont expliqué les secouristes.

>> Ecouter le point de l'envoyé spécial de RTSinfo Vincent Stöcklin :

Les sauveteurs ont travaillé toute la nuite à la recherche d'éventuels survivants. [AP/Keystone - Antonio Calanni]AP/Keystone - Antonio Calanni
Catastrophe de Gênes: le point de la situation mardi matin / La Matinale / 1 min. / le 15 août 2018

22h20

Incertitude sur le bilan

Deux bilans de la tragédie circulaient dans la soirée. Les pompiers italiens ainsi que le secrétaire d'Etat italien aux Transports ont avancé le chiffre d'au moins 35 victimes, alors que la protection civile faisait état dans la soirée de 25 morts, 16 blessés, dont 9 entre la vie et la mort.

Vers 16h30, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini avait parlé d'au moins une trentaine de morts.

Mardi 14 août

Le suivi de la première journée du drame

Une portion d'un viaduc de l'autoroute A10 s'est écroulée mardi vers midi à Gênes, dans le nord-ouest de l'Italie, à la veille d'un jour férié. Environ 35 voitures et trois poids-lourds ont été précipités dans le vide.

>> Retrouvez : le suivi de la première journée de la catastrophe