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Une djihadiste vaudoise repentie demande "une seconde chance" à la Suisse

Une Vaudoise raconte comment elle est partie faire le djihad
Une Vaudoise raconte comment elle est partie faire le djihad / 19h30 / 2 min. / le 13 juillet 2018
Une Vaudoise partie en 2015 combattre aux côtés du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie a accepté de témoigner auprès de plusieurs médias suisses. Retenue en Syrie, elle demande une seconde chance à la Suisse.

L'émission "10 vor 10" de SRF et le TagesAnzeiger ont recueilli le témoignage de Selina (nom d'emprunt), retenue au nord-est de la Syrie, dans une zone occupée par les milices kurdes.

Cette Vaudoise vit avec sa fille dans un camp réservé aux femmes, alors que son mari est en prison. Le couple avait quitté la Suisse il y a trois ans. "C'était naïf. On pensait vivre comme des musulmans libres, avoir une maison gratuite, un revenu... Dans leurs vidéos, ils nous appellent à rejoindre une utopie, on a voulu y croire, bêtement", déclare-t-elle.

Selina reconnaît avoir rejoint l'organisation djihadiste Etat islamique mais affirme s'être repentie. Et même si elle sait qu'elle devra faire face à la justice, la Lausannoise demande à être expatriée au plus vite, car sa fille est malade.

"Je demande juste une seconde chance. En Suisse, je n'ai causé aucun problème, j'étais une citoyenne tout à fait normale (...). Certes, j'ai commis une erreur, que je regrette amèrement. Tout ce que je demande, c'est retourner dans mon pays et reprendre une vie normale", lâche-t-elle.

Procédure judiciaire ouverte

Selon des documents trouvés par l’armée irakienne à Mossoul, le mari de Selina n’a plus voulu combattre dans les rangs de l'organisation terroriste pour des raisons de santé. Le couple a alors cherché à rentrer en Suisse par la Turquie mais a été arrêté en route au début de l’année.

"On peut dire que j'ai rejoint une organisation terroriste, mais sur place, je n'en faisais pas du tout partie. Je n'ai pas adhéré à leur système", assure-t-elle. Et de poursuivre: "Mon mari était pourchassé par eux, parce qu'il refusait de se joindre à leurs batailles. Du coup, la plupart du temps il était emprisonné ou il se cachait".

Il est impossible de vérifier toutes ses déclarations, mais les documents trouvés en Irak indiquent que son mari a bien intégré une unité de 300 combattants.

Aujourd'hui, la Suisse ne montre aucune volonté de ramener le couple vaudois, bien qu'une procédure judiciaire soit ouverte contre eux.

jvia

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