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La Russie n'a pas réussi à éviter le sexisme pendant la Coupe du monde

La journaliste brésilienne de la TV Globo Julia Guimarães a été agressée en plein direct. [DR]
Plusieurs incidents à caractère sexiste se sont produits pendant la Coupe du Monde / Le 12h30 / 2 min. / le 14 juillet 2018
Malgré la volonté affichée de la Fifa et la vague #metoo, la Coupe du monde en Russie a été marquée par divers incidents à caractère sexiste. Les autorités russes se sont distinguées par leur inaction.

Fare, une ONG luttant contre la discrimination dans le football estime que, plus que le racisme, c’est le sexisme qui aura posé problème durant le Mondial. Des femmes journalistes ont été les premières victimes de harcèlement de la part de supporters de différents pays lorsqu’elles intervenaient en direct.

Un autre dérapage a été commis par des supporters brésiliens. Ils ont filmé une femme russe en lui faisant dire des mots obscènes qu’elle ne comprenait pas avant de poster la vidéo sur Twitter.

L'exemple à suivre des autorités brésiliennes

Pour la militante féministe Alena Popova, le fait que les autorités brésiliennes ont condamné cet acte est un exemple à suivre. "Cet incident a eu lieu dans notre pays, mais les Brésiliens ont soutenu notre compatriote", souligne-t-elle. "Ils ont considéré qu’elle n’était pas un corps, pas une marchandise, pas une chose, pas une propriété, que c’était une personnalité digne de respect et qu’il faut la protéger par des lois."

Alena Popova interpelle les médias russes: "Où étiez-vous? Pourquoi vous n’avez pas pris sa défense? Pourquoi n’étiez-vous pas au premier rang de ceux qui disent que ce n’est pas acceptable?"

La vague #metoo n’aura donc pas permis d’éviter les dérapages lors de cette Coupe du monde mais aura permis peut-être d’en parler davantage que lors des précédentes.

Le mutisme des autorités russes

Reste qu'en Russie, le chemin est encore long: à la fin juin, un des tabloïds les plus lus du pays, Moskovski Komsomolets publiait une tribune où l’auteur traitait de prostituées les femmes russes qui entrent en contact avec les supporters étrangers. Des groupes suivis par quelques milliers de personnes ont posté de leur côté, sur les réseaux sociaux, des photos de femmes russes faisant la fête avec des supporters, accompagnées de propos dégradants et incitant à la violence à leur égard.

Si une partie de l’opinion publique russe a réagi, notamment des femmes réaffirmant leur droit à disposer de leur corps, les autorités russes se sont distinguées par leur silence et leur inaction.

Isabelle Cornaz/oang

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La Fifa veut bannir les gros plans sexistes lors des matchs

A l'occasion de cette Coupe du monde en Russie, la Fifa a demandé expressément aux réalisateurs TV un moins grand nombre de de gros plans, fréquents, sur les supportrices en tenue sexy lors des retransmissions.

L'instance dirigeante du football mondial veut aider ainsi à combattre le sexisme, selon son directeur de la diversité Federico Addiechi.

Ce dernier précise cependant qu'il ne s'agit pas encore d'une "campagne proactive" mais déclare que la Fifa "prendra des mesures contre les choses qui ne vont pas".