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"On est humains", plaident les Suisses qui ont aidé des migrants en France

Bastien et Théo ont tenu une conférence de presse jeudi 24 mai à Annemasse. [RTS - Annabelle Durand]
Bastien et Théo ont tenu une conférence de presse jeudi à Annemasse, près de la frontière avec Genève. - [RTS - Annabelle Durand]
A une semaine de leur procès, les deux Suisses arrêtés en France pour avoir aidé des migrants à passer la frontière italienne ont rompu le silence. Ils ont défendu leurs motivations politiques.

Se déclarant victimes d'une arrestation "arbitraire", les deux jeunes hommes âgés de 24 et 26 ans ont à nouveau dénoncé face aux médias l'Etat policier et les identitaires qui empêchent les migrants de rentrer en France et plus généralement en Europe.

"On veut avoir un regard critique sur le monde face à ses désastres", a expliqué Théo. "On est jeunes et humains, c'est ce qu'on a dans le coeur", a ajouté Bastien.

S'ils assurent ne pas vouloir de soutien politique, ils se montrent reconnaissants envers la gauche genevoise pour son appui.

Un délit passible de 10 ans de prison

Les militants pro-migrants seront jugés à Gap le 31 mai avec une jeune Italienne, elle aussi interpellée à Briançon, pour avoir aidé ou tenté de faciliter l'entrée irrégulière en France de plus d'une vingtaine d'étrangers en bande organisée. Un délit passible de 10 ans de prison dans l'Hexagone.

Pour les jeunes militants qui réclament l'abandon des charges retenues contre eux, ce procès est celui de la diabolisation de la solidarité.

Annabelle Durand

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Rappel des faits

Théo et Bastien, deux Suisses, et une jeune femme d'origine italienne ont été interpellés dans les Alpes françaises, dans la région de Briançon, pour avoir aidé des migrants à passer la frontière depuis l'Italie le 22 avril. Ils sont placés en détention provisoire le 25 avril. Ils ont été remis en liberté le 3 mai après la mobilisation des sympathisants et des politiques de la gauche suisse, française et italienne. Trois comités de soutien ont été créés pour les soutenir.

Depuis qu'ils ont été libérés Théo et Bastien sont assignés à résidence en France, avec obligation de pointer dans une gendarmerie tous les jours. Théo n'a pas pu rendre son travail de maître-nageur à Carouge et Bastien ne sait pas s'il pourra passer ses examens en juin. Il est étudiant en bachelor d'histoire à Genève.