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La luxueuse villa des dirigeants de Podemos fait polémique en Espagne

Le leader de Podemos Pablo Iglesias et la porte-parole du parti au Parlement, Irene Montero. [EPA - Javier Lizòn]
Le leader de Podemos Pablo Iglesias et la porte-parole du parti au Parlement, Irene Montero. - [EPA - Javier Lizòn]
Pablo Iglesias et Irene Montero, le couple à la tête du parti de la gauche radicale espagnole Podemos, s'est offert une villa luxueuse en banlieue de Madrid. Ils ont immédiatement été accusés d'hypocrisie.

Les discours de Pablo Iglesias, qui fulminait contre les politiciens "qui vivent dans des villas" et "ne savent pas combien coûte un café", se retournent contre lui, qui prétendait il y a trois ans représenter "les gens" contre "la caste" dirigeante, avant d'entrer au Parlement avec 20% des voix.

La polémique est telle que les numéros un et deux du troisième parti d'Espagne ont appelé les près de 500'000 militants de Podemos à voter de mardi à dimanche pour leur réitérer ou retirer leur confiance.

Emprunt

Après la révélation de cet achat conclu début mai pour plus de 600'000 euros, le couple a confirmé avoir emprunté 540'000 euros sur 30 ans.

"Nous savons que beaucoup de familles espagnoles, même avec deux salaires, ne peuvent pas se permettre un tel emprunt" et "c'est pour cela que pour nous, il est si important de défendre des salaires dignes", s'est justifié Iglesias. Il a aussi dit vouloir "un peu d'intimité" pour élever les jumeaux qu'ils attendent.

ats/jvia

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Soutiens pas unanimes

Les arguments de Pablo Iglesias et Irene Montero sont soutenus par d'autres figures de la gauche radicale européenne. Le Français Jean-Luc Mélenchon a attaqué sur Twitter "le parti médiatique espagnol" alors que la presse conservatrice se délecte de la controverse. Le Grec Yanis Varoufakis a lui indiqué trouver "ridicule" la "notion voulant que ceux qui luttent pour une fin de la pauvreté et de la dépossession vivent dans des taudis".

Mais au sein même de Podemos, les avis ne sont pas unanimes. Le maire de Cadix (sud), José Maria Gonzalez, a critiqué à demi-mot l'achat de la villa, et plusieurs dirigeants locaux affiliés au parti de gauche radicale lui ont emboîté le pas.