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Le mariage gay, thème central de la présidentielle au Costa Rica

Les candidats à la présidentielle du Costa Rica, Fabricio Alvarado (gauche) et Carlos Alvarado (droite). [AFP - Ezequiel Becerra]
Election présidentielle au Costa Rica entre deux chanteurs portant le même nom, mais que tout oppose / Le 12h30 / 2 min. / le 31 mars 2018
Au Costa Rica, la possibilité de voir le pasteur évangéliste Fabricio Alvarado devenir président dimanche fait craindre un recul des libertés. En tête du premier tour tour, il affronte l'ex-ministre de centre gauche Carlos Alvarado.

Plus connu pour ses ballades et chansons religieuses, l'ancien journaliste de télévision Fabricio Alvarado Munoz, 43 ans, a viré en tête au premier tour en février, en imposant son hostilité à l'ouverture du mariage gay comme thème central du débat. Il fait face à Carlos Alvarado Quesada, 38 ans, candidat du Parti de l'action citoyenne.

Le président sortant, Luis Guillermo Solis, ne pouvait briguer un second mandat du fait de la loi.

Deux Alvarados que tout oppose

Les deux Alvarados, qui n'ont aucun lien de parenté, s'opposent à propos d'une décision de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), prise en janvier, d'ordonner au Costa Rica d'autoriser le mariage pour tous.

Fabricio, comme l'appellent ses partisans, estime qu'il s'agit d'un affront aux valeurs traditionnelles et à la souveraineté du pays d'Amérique centrale et menace de retirer le Costa Rica de la CIDH.

Les catholiques représentent plus de six habitants sur dix au Costa Rica, qui compte près de 5 millions d'habitants.

Un pays divisé

La campagne électorale a exposé les divisions de ce pays touristique réputé pour ses plages, sa jungle et la richesse de son environnement mais où les communautés rurales restent profondément conservatrices.

Une victoire d'Alvarado Munoz marquerait un recul pour les droits LGBT en Amérique latine, dont plusieurs pays ont mis en place des politiques favorables aux homosexuels ces dernières années.

"Suisse de l'Amérique centrale"

La polémique autour du mariage gay a relégué à l'arrière-plan d'autres thèmes comme celui d'un déficit budgétaire croissant qui a valu au pays quatre dégradations de sa note de crédit au cours des cinq dernières années.

Le Costa Rica jouit d'une tradition démocratique qui a longtemps fait exception dans la région et d'une relative stabilité qui lui ont valu le surnom de "Suisse de l'Amérique centrale".

reuters/jgal

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