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Hommage national en honneur au gendarme "tombé en héros"

La France bouleversée par la mort d'un gendarme héroïque
La France bouleversée par la mort d'un gendarme héroïque / 19h30 / 2 min. / le 24 mars 2018
La présidence française a annoncé samedi qu'un hommage national serait rendu au gendarme tué la veille avec trois autres personnes par un djihadiste dans le sud de la France.

Cet hommage national pour un officier "tombé en héros" selon le président Emmanuel Macron et dont la mort a provoqué une vive émotion dans le pays, a été annoncé à l'issue d'un conseil restreint de défense à l'Elysée. La date n'a pas été précisée.

Lors de cette prise d'otages qui avait déjà fait deux morts, Arnaud Beltrame, un lieutenant-colonel de la gendarmerie de 44 ans, s'était proposé pour prendre la place d'une femme que l'assaillant avait pris comme "bouclier".

Grièvement blessé par l'assaillant, le militaire a succombé samedi à ses blessures. Trois personnes ont aussi été blessées par le terroriste, dont l'une était samedi entre la vie et la mort.

Radouane L., un Français d'origine marocaine de 25 ans, s'était présenté vendredi comme "un soldat" du groupe Etat islamique (EI), qui a peu après revendiqué les attaques.

Terroriste abattu

Le tueur, qui était armé d'une arme de poing, d'un couteau de chasse et de trois engins explosifs artisanaux, a été abattu par les forces de l'ordre dans un supermarché Super U de Trèbes, commune proche de la cité historique de Carcassonne.

S'il avait été repéré et suivi par les services de renseignement, "nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation", a concédé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb (voir encadré).

A son domicile de Carcassonne, les enquêteurs ont découvert des "notes faisant allusion à l'Etat islamique" et s'apparentant à un testament. Parallèlement, deux personnes ont été placées en garde à vue: un jeune de 17 ans présenté comme un ami de Radouane L., et sa compagne.

Convocation des services

Emmanuel Macron a par ailleurs également "demandé la convocation cette semaine par les préfets" des responsables des services (renseignement, police, gendarmerie, parquet, administration pénitentiaire) impliqués dans le suivi des personnes radicalisées.

Selon le ministère de l'Intérieur, ce type de réunion a "pour objet de rappeler les consignes de vigilance après un tel acte".

afp/mre

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Fiché S "sans signe précurseur"

Plusieurs centaines d'enquêteurs sont mobilisés pour comprendre les raisons du passage à l'acte de Radouane L., alors qu'il ne semblait plus être une menace aux yeux des autorités et "les étapes de son parcours de radicalisation".

Né au Maroc le 11 avril 1992, cet homme avait été naturalisé en 2004. A partir de 2014, il a été suivi par les services de renseignements et fiché "S" (pour sûreté de l'Etat) "en raison de ses liens avec la mouvance salafiste", selon le procureur de Paris François Molins.

Selon une source proche du dossier, ce petit délinquant ne s'est jamais rendu en Syrie mais une velléité de départ avait été détectée en 2014.

En 2016 et 2017, il a de nouveau été suivi par les services de renseignements, qui n'ont décelé aucun "signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste", selon François Molins.

Lors de ses attaques, il a notamment demandé "la libération de frères" dont, selon une source proche du dossier, celle de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie du commando des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), emprisonné à Paris.

Rappel des faits

Radouane L. a entamé son équipée meurtrière à Carcassonne peu après 10h vendredi au volant d'une voiture dont il tue le passager et blesse grièvement à la tête le conducteur. Il tire ensuite sur quatre CRS, blessant l'un à l'épaule, avant de prendre la fuite.

Vers 11h15, il entre dans le Super U de Trèbes et tue le chef boucher du magasin et un client. Vers 14h20, Radouane L., seul avec l'officier de gendarmerie retenu en otage, ouvre le feu sur le militaire, déclenchant l'intervention du GIGN, qui a tué l'assaillant.