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"Laurent Wauquiez est tombé du côté obscur de la Force"

Laurent Wauquiez en novembre dernier. [afp - Christophe Archambault]
Laurent Wauquiez en novembre dernier. - [afp - Christophe Archambault]
Le leader de la droite française Laurent Wauquiez a annoncé qu'il allait porter plainte après que l'émission "Quotidien" l'a enregistré à son insu. Ses propose virulents sur Emmanuel Macron, Gérald Darmanin ou Alain Juppé défraient la chronique.

Depuis plusieurs jours, les déclarations de Laurent Wauquiez devant les étudiants d'une école de commerce de Lyon font beaucoup parler en France.

L'émission "Quotidien" a révélé en deux temps les enregistrements saisis à l'insu du chef de file des Républicains (LR), dans lesquels il critique avec virulence de nombreux politiciens, notamment issus de son camp. Si Laurent Wauquiez a annoncé qu'il allait porter plainte et saisir le CSA, les réactions n'ont pas tardé, relève franceinfo mardi.

Emmanuel Macron: "Il n'est pas inspirant"

Concernant Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez a notamment affirmé qu'il avait mis en place une "cellule de démolition" de François Fillon, le candidat malheureux de LR à la présidentielle de 2017. Et il l'a aussi accusé d'avoir copié son style: "Le président de la République actuel, Macron, lui pour faire cool, il fait comme moi. Il se met en chemise (...) Jamais un président ne s'était mis en bras de chemise."

Emmanuel Macron a brièvement réagi en marge d'un déplacement dans les Yvelines: "Il n'est pas inspirant. Moi, je travaille. J'ai autre chose à faire."

"Indignité", dit Darmanin

Evoquant deux enquêtes pour viol et abus de faiblesse concernant le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, Laurent Wauquiez a déclaré: "C'est du Cahuzac puissance 10 (...) Je ne lui promets pas un grand destin."

Interrogé lundi par la chaîne BFMTV, Gérald Darmanin a dit "avoir du mal à comprendre comment on peut être le chef de l'opposition avec une telle indignité". "J’ai l'impression que Laurent Wauquiez est tombé du côté obscur de la Force", a-t-il ajouté.

No comment de Sarkozy et de Juppé

L'entourage de Nicolas Sarkozy a de son côté démenti une "grotesque histoire" suite aux propos du leader LR concernant l'ancien président, qui "contrôlait les téléphones portables des ministres" et les mettait sur écoute.

Laurent Wauquiez a aussi assuré qu'Alain Juppé avait certes fait des "miracles" à Bordeaux, mais qu'il avait fait exploser les impôts, les dépenses publiques et l'endettement. Le maire LR de Bordeaux n'a pas formellement réagi, mais l'un de ses adjoints s'est dit choqué par des "allégations hallucinantes".

Commentant une initiative de Valérie Pécresse - elle aussi LR - sur les modalités d'admission à une grande école, Laurent Wauquiez a regretté "le nombre de conneries qu'elle peut faire". La présidente de la région Ile-de-France n'a pas réagi officiellement, mais elle a relayé sur Twitter des messages de proches qui prennent sa défense.

La "dictature" en France fait réagir

Laurent Wauquiez a enfin vivement dénoncé l'inutilité de l'Assemblée nationale: "Vous avez vu les guignols d'En Marche (...) Il n'y a aucun équilibre des pouvoirs en France. Donc il y a une dictature totale en France. L'alignement entre l'exécutif et le législatif, c'est une vaste foutaise!"

Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (République en marche, majorité présidentielle) a dénoncé un "délire contre la démocratie" et des propos insultants pour les députés et pour la République. "C'est inadmissible, insupportable, pour les députés, de subir des attaques de la sorte de la part de gens qui ont exercé le mandat de député." La secrétaire d'Etat Marlène Schiappa a quant à elle parlé de "haine", de "rancoeur" et de "méchanceté".

La députée LR Fabienne Keller s'est aussi offusquée après l'évocation d'une dictature.

boi

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Laurent Wauquiez ne regrette qu'un passage

Le président des Républicains a annoncé dimanche soir son intention de porter plainte, et de saisir le CSA contre ces "méthodes de voyou".

Il a néanmoins estimé qu'un chef de parti "devrait avoir le droit de dire ça" et qu'il ne regrettait qu'un passage, celui où il dit que Nicolas Sarkozy mettait ses ministres sur écoute.