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Rolex et Chopard épinglés dans un rapport sur le coût caché des bijoux

Rolex et Chopard dans le viseur d’Human Right Watch
Rolex et Chopard dans le viseur d’Human Right Watch / 12h45 / 1 min. / le 8 février 2018
Certaines des plus grandes sociétés de joaillerie et d'horlogerie - dont les suisses Rolex et Chopard - peinent à respecter les normes pour leur approvisionnement en or et en diamants, pointe un rapport de Human Rights Watch jeudi.

Le rapport de Human Rights Watch s'est concentré sur les mesures prises par 13 grandes marques de joaillerie pour s'assurer que leur chaîne d'approvisionnement en or et diamants respecte les droits humains.

L'ONG a établi son classement sur la base des informations fournies directement par les sociétés et celles publiquement disponibles. Aucune marque n'atteint l'excellence.

Trois, la suisse et notoirement secrète Rolex ainsi que deux marques indiennes, ont refusé de fournir des renseignements sur leur politique et leurs pratiques en matière d'approvisionnement responsable.

Au rang des bons élèves, Tiffany & Co.. Le géant du bijou américain est capable de tracer tout son or et procède régulièrement à des évaluations des droits humains auprès de ses mines, d'après le rapport.

Les efforts fournis par l'italien Bulgari et le français Cartier, respectivement propriétés des groupes français LVMH et suisse Richemont, sont quant à eux jugés "modérés".

Parmi les entreprises considérées comme "faibles" par l'ONG, on retrouve les marques de luxe suisse Chopard et américaine Harry Winston. La marque indienne Tanishq se trouve tout en bas du classement.

Des pratiques qui varient considérablement

L'organisation souligne que la plupart des marques étudiées reconnaissent leurs responsabilités et ont pris une direction encourageante, mais que leurs pratiques concrètes varient considérablement.

"Alors que certaines entreprises travaillent activement pour identifier et gérer les risques en termes de droits humains dans leurs chaînes d'approvisionnement, d'autres comptent simplement sur (...) leurs fournisseurs (...) sans vérifier rigoureusement leurs allégations", déplore le rapport.

L'ONG ajoute encore que presque aucune de ces marques n'est capable d'identifier avec précision toutes les mines d'où proviennent leur or et leurs diamants.

>> Sujet développé dans le 12h45 sur RTS Un

Pauline Turuban

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Des violations des droits humains et de l'environnement

Human Rights Watch rappelle les problèmes multiples, documentés par de nombreuses ONG, pouvant accompagner l'extraction de matières premières destinées à l'industrie du bijou. Le travail des enfants, pourtant interdit, y a été fréquemment dénoncé. Certaines mines ont été pointées du doigt pour avoir exploité des travailleurs forcés, ou ont été directement liées à des violations du droit international humanitaire dans des contextes de conflits armés.

Certaines sociétés minières, parfois avec la complicité des gouvernements, ont violé les droits fonciers des locaux lors du défrichement des terres ou causé de graves dommages environnementaux, menaçant la santé des riverains.