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Trois quarts des prisons françaises touchées par un mouvement de colère

Prisons françaises: les syndicats réclament plus de moyens pour assurer la sécurité
Prisons françaises: les syndicats réclament plus de moyens pour assurer la sécurité / 12h45 / 1 min. / le 15 janvier 2018
Les trois quarts des 188 prisons françaises ont été touchées lundi par le mouvement de colère des gardiens dénonçant leurs conditions de travail, quatre jours après une agression survenue à Vendin-le-Vieil.

Selon l'administration pénitentiaire, les perturbations, à l'appel des syndicats Ufap-Unsa Justice, FO pénitentiaire et CGT pénitentiaire, ont affecté 139 prisons à divers degrés. Dans cinq cas, les forces de l'ordre ont dû intervenir.

Le directeur de la prison de Vendin-le-Veil (Pas-De-Calais) a annoncé qu'il avait demandé sa démission, accédant ainsi à une requête des organisations syndicales, reçues samedi à la chancellerie.

Selon le récit de l'administration pénitentiaire, le chef d'établissement a demandé à sa hiérarchie d'être déchargé de ses responsabilités, ce qui a été accepté par le directeur interrégional des services pénitentiaires de Lille, Alain Jégo.

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, doit se rendre mardi à Vendin-le-Vieil, où l'attaque commise jeudi par un détenu converti à l'islam radical, qui a blessé trois gardiens de prison, a ravivé un malaise chronique parmi les agents.

Entre 4000 et 5000 agressions par an

Selon Jean-François Forget, secrétaire général du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa, le personnel subit entre 4000 et 5000 agressions physiques et une quinzaine de prises d'otages par an. "Oui, nous voulons de la sécurité", a-t-il déclaré sur BFMTV. "Les détenus radicalisés sont en train de polluer toute l'administration pénale."

A Gradignan, près de Bordeaux, une prison en surchauffe avec plus de 600 détenus pour 430 places, un piquet de grève a été installé à l'entrée par une soixantaine de gardiens.

"On laisse uniquement entrer dans l’établissement le service minimum, à savoir le service médical pour assurer les urgences, mais il n’y a pas de parloirs, les extractions judiciaires sont bloquées ou ralenties", a raconté Emmanuel Giraud, délégué régional SNP-FO pénitentiaire.

ats/pym/jgal

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Emmanuel Macron annonce "un plan pénitentiaire global"

Le président Emmanuel Macron a annoncé avoir demandé "un plan pénitentiaire global" d'ici à la fin février lors de la présentation lundi de sa vision des réformes à venir de la justice. Ce plan porte notamment sur l'immobilier des prisons, le renseignement pénitentiaire et les personnels.

La prison, au-delà des 15'000 places supplémentaires promises par Emmanuel Macron lorsqu'il était candidat à la présidentielle, doit être "profondément modernisée". Mais elle ne doit pas être "la réponse quasi-systématique pour les peines à un certain niveau", a-t-il préconisé, plaidant pour la mise en place "massive" d'autres peines comme les travaux d'intérêt général ou le bracelet électronique.