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Donald Trump ne certifiera pas l'accord sur le nucléaire iranien

Donald Trump refuse de certifier l'accord sur le nucléaire iranien
Donald Trump refuse de certifier l'accord sur le nucléaire iranien / L'actu en vidéo / 55 sec. / le 13 octobre 2017
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi qu'il refuserait de certifier l'accord sur le nucléaire iranien et a annoncé l'adoption d'une politique plus ferme à l'égard de la République islamique.

En ne certifiant pas l'accord, conclu en juillet 2015 à Vienne par l'Iran et le Groupe des Six, Donald Trump place de facto le Congrès américain en première ligne afin d'adresser "les nombreuses profondes faiblesses de l'accord".

Sans aller jusqu'à le "déchirer", comme il l'avait promis en campagne, le président américain a dit qu'il pouvait mettre fin à l'accord.

"Dans l'éventualité où nous ne serions pas capables de trouver une solution en travaillant avec le Congrès et nos alliés, alors l'accord prendrait fin. Il est sous examen permanent et notre participation peut être annulée par moi, en tant que président, à tout moment", a-t-il asséné.

"L'un des pires accords qui soit"

Avec cet accord, "nous avons obtenu de faibles inspections en échange de rien de plus que de repousser, purement à court terme et temporairement, l'avancée de l'Iran vers l'arme nucléaire. (...) Ceci est inacceptable pour le président des Etats-Unis", a-t-il insisté.

Le dirigeant américain a qualifié l'accord de "l'un des pires" qui soit et a martelé que Téhéran n'en respectait pas l'esprit -allant à l'encontre des conclusions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a dit à plusieurs reprises que l'Iran respectait ses engagements.

Sanctions pour les Gardiens de la révolution

Donald Trump a vertement critiqué le comportement de la "dictature iranienne", à ses yeux l'un des principaux "soutiens au terrorisme" dans le monde.

Téhéran "sème la mort, la destruction et le chaos à travers le monde", et "l'agression de la dictature iranienne se poursuit à ce jour", a conclu le président américain, annonçant encore des "sanctions dures" contre les Gardiens de la révolution, le corps d'élite de l'armée iranienne.

Les Gardiens de la révolution "ont détourné de vastes parts de l'économie iranienne et saisi les dotations religieuses pour financer la guerre et la terreur à l'étranger", a-t-il accusé, autorisant le département du Trésor américain à les "sanctionner davantage".

L'Iran refuse de céder à la pression

Réagissant aux déclarations de Donald Trump dans une allocution télévisée, le président iranien Hassan Rohani a estimé qu'"aujourd'hui, les Etats-Unis sont plus seuls que jamais face à l'accord nucléaire et plus seuls que jamais dans leurs complots contre le peuple iranien".

Hassan Rohani a affirmé que l'Iran continuerait à respecter l'accord sur son programme nucléaire tant qu'il répondrait à ses intérêts, mais qu'il redoublerait d'efforts dans ses recherches balistiques.

"La nation iranienne n'a jamais cédé à une pression étrangère et ne le fera jamais. (...) L'Iran et l'accord sont plus forts que jamais", a déclaré le chef de l'Etat iranien.

agences/ptur

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Paris, Londres, Berlin et Moscou redisent leur engagement

Après le discours, Paris, Berlin et Londres ont réitéré leur engagement dans l'accord sur le nucléaire iranien. "Nous restons engagés dans le JCPOA (acronyme du texte) et sa pleine application par toutes les parties", selon un communiqué conjoint de la Première ministre britannique Theresa May, de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Emmanuel Macron. Ils disent toutefois partager certaines inquiétudes de Washington quant aux intentions de l'Iran.

Le ministère russe des Affaires étrangères a quant à lui la stratégie annoncée par Donald Trump, la qualifiant de "rhétorique agressive et menaçante", et soulignant que l'accord avec Téhéran sur le nucléaire restait intact.

De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a estimé que l'accord "fonctionne et tient ses promesses". Selon elle, Donald Trump n'a pas le pouvoir de mettre fin à l'accord "à tout moment" comme il l'a affirmé. "Le président des Etats-Unis a beaucoup de pouvoirs, pas celui-là", a-t-elle insisté.

Satisfaction d'Israël et de l'Arabie saoudite

Benjamin Netanyahu s'est réjoui vendredi de la décision de Donald Trump d'"affronter le régime terroriste iranien avec audace" et de prendre ses distances avec l'accord. Le discours prononcé par le président des Etats-Unis "offre une chance de corriger ce mauvais accord, de faire face à l'agression iranienne et de combattre son soutien criminel au terrorisme", dit le Premier ministre israélien dans une vidéo diffusée sur Facebook.

"L'Arabie saoudite soutient et salue la ferme stratégie proclamée par le président Trump à l'égard de l'Iran et de sa politique agressive", a également salué le gouvernement saoudien dans un communiqué.