Les pays ciblés par les ONG - 19 Etats-parties au traité et trois autres - savent que cet armement est utilisé pour cibler des civils au Yémen depuis le début du conflit en 2015, affirme la Coalition pour le contrôle des armes.
Amnesty International rappelle notamment que la Suisse a vendu ces dernières années pour près de 177 millions de francs d'armes à l'Arabie saoudite. Mais aussi que, selon le Conseil fédéral, cet armement ne pourrait être utilisé au Yémen.
Ventes par Londres loin devant
Les ventes suisses restent loin toutefois de celles de la Grande-Bretagne, qui a exporté en Arabie saoudite pour 5 milliards de dollars. Les Etats-Unis, qui ont signé le traité mais ne sont pas partie, ont eux conclu en mai une livraison potentielle de 110 milliards de dollars.
Le Traité sur le commerce des armes interdit les transferts d'armes entre Etats s'il est clair que celles-ci serviront à commettre des crimes de guerre. Lundi débute à Genève une réunion des Etats-parties.
ats/tmun
Aucun mécanisme de contrôle
La Coalition pour le contrôle des armes dénonce le manque d'indications données par les Etats-parties. Moins de deux tiers des rapports annuels ont été présentés et de nombreux sont partiels. Mais aucun mécanisme indépendant de contrôle n'est prévu dans le traité, dont le secrétariat est établi à Genève.
La réunion des Etats-parties doit notamment aborder le lien entre le traité et les Objectifs de développement durable (ODD). "Les Etats doivent s'engager sur une action concrète et ciblée", affirme la coalition. Amnesty International a mené de son côté une action sur la Place des Nations avec une trentaine de personnes pour montrer les dégâts provoqués par la violence armée dans plusieurs pays.
Armes vendues aux Philippines et au Venezuela
Des Etats-parties au traité et les Etats-Unis ont notamment vendu des armes aux Philippines en 2016. La Grande-Bretagne, la France et d'autres pays qui ont ratifié le traité ont exporté quant à eux des chargements au Venezuela. La mise en oeuvre du traité est "encore très limitée", selon la Coalition pour le contrôle des armes.
Elle fonctionne toutefois en Birmanie, où la minorité des Rohingyas musulmans est réprimée, ou au Soudan du Sud, touché par une guerre civile.