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La maire de Paris fait marche arrière sur un festival jugé "discriminatoire"

La maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé l'organisation d'un festival en partie réservé aux femmes noires. [EPA - Christophe Petit Tesson]
La maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé l'organisation d'un festival en partie réservé aux femmes noires. - [EPA - Christophe Petit Tesson]
La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé vouloir faire interdire un festival en partie réservé aux femmes noires pour "discrimination", avant de faire marche arrière face à la polémique.

Anne Hidalgo, a "condamné" dimanche sur Twitter l'organisation du Nyansapo Fest, une manifestation prévue en juillet qui se décrit comme "afroféministe militant", ajoutant qu'elle se réservait le droit de la poursuivre pour "discrimination".

L'élue reprend un tweet de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme publié vendredi, qui évoque un "événement interdit aux Blancs".

Espace "ouvert à tous"

Or, dans sa présentation, le festival indique comporter "un espace non mixte pour les femmes noires (80% du festival)", un autre pour les "personnes noires" et un autre pour les "femmes racisées", mais aussi un "espace ouvert à tou.te.s".

La préfecture de police a dit dimanche qu'elle n'avait "pas été saisie à ce jour".

Face à la polémique, la maire de Paris a dit avoir clarifié la situation avec les organisateurs. Comme prévu, seuls les ateliers ouverts à tous se tiendront dans des lieux loués à la mairie (voir encadré).

jvia

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Des locaux loués à la mairie

Une partie du Nyansapo Fest - les ateliers ouverts à tous - est organisée dans un bâtiment loué à la mairie de Paris, à savoir les locaux de la Générale Nord-Est, dans le XIe arrondissement. Les ateliers non mixtes seront organisés dans des locaux privés.

"La position de la maire est simple: elle est attachée à la possibilité pour tous les Parisiens d’avoir accès à tous les événements culturels", explique-t-on à la communication de la mairie de Paris, contactée par Libération.

Or, la coopérative artistique, politique et sociale de la Générale a pris position dimanche pour soutenir le collectif Mwasi, qui organise la manifestation.

Interpellée par le FN

La formulation "événement interdit aux Blancs" avait d'abord été utilisée par le trésorier du Front national, Walland de Saint-Just, qui avait interpellé Anne Hidalgo au sujet du festival.

"Anne Hidalgo doit s'expliquer immédiatement (...) Nous ne saurions accepter que la maire de Paris ne réagisse pas face à cet acte flagrant de racisme", s'était-il indigné.

Plusieurs associations antiracistes, dont la Licra, avaient repris ses propos. "Rosa Parks doit se retourner dans sa tombe", avait déclaré son président, Alain Jakubowicz à LCI.