Publié

L'armée bombarde des islamistes proches de l'EI au sud des Philippines

Des troupes de l'armée philippine patrouillent devant une mosquée de Marawi, le 25 mai 2017. [Reuters - Romeo Ranoco]
Des troupes de l'armée philippine patrouillent devant une mosquée de Marawi, le 25 mai 2017. - [Reuters - Romeo Ranoco]
Des avions de l'armée philippine bombardaient jeudi une ville du sud de l'archipel où des islamistes inspirés par le groupe Etat islamique auraient tué au moins onze civils, menant à l'instauration de la loi martiale.

Les combattants islamistes ont commencé à semer le chaos il y a deux jours dans la localité à majorité musulmane de Marawi (800 kilomètres au sud de Manille).

Les autorités expliquent qu'il est ardu de venir à bout de la crise, même si les djihadistes ne sont plus que 30 ou 40, car ils sont retranchés dans des immeubles, ont placé des bombes dans les rues et retiennent entre 12 et 15 catholiques en otage.

Tirs nourris

Des tirs nourris ont résonné toute la journée, d'après un photographe de l'AFP sur place. L'armée a dit avoir largué des bombes sur des quartiers résidentiels.

Nombre des 200'000 habitants ont fui. Ceux qui restent ont été priés de quitter les quartiers où se déroulent les combats.

Selon l'armée, cinq soldats et un policier ont été tués dans les combats, de même que 13 djihadistes. D'après un chef militaire, deux civils ont été tués dans un hôpital occupé par les islamistes. L'armée enquête sur des informations selon lesquelles 9 civils ont aussi été assassinés.

afp/ptur

Publié

Echec d'un raid à l'encontre du chef de l'EI aux Philippines

Les combats de Marawi ont éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines.
Les Etats-Unis, qui présentent Isnilon Hapilon comme un des terroristes les plus dangereux du monde, ont mis sa tête à prix pour cinq millions de dollars. Il est également un des dirigeants du groupe islamiste Abou Sayyaf.

Mais les forces de sécurité ont essuyé un échec retentissant. Des dizaines de combattants sont accourus pour les repousser, avant de partir saccager la ville en brandissant des drapeaux noirs de l'EI. Ils ont également pris d'assaut deux prisons et une centaine de détenus sont désormais en cavale.

Abou Sayyaf veut instaurer un "califat" au nom de l'EI

Depuis les années 1970, la rébellion musulmane réclame une région autonome ou indépendante sur Mindanao et les combats ont fait plus de 130'000 morts. Si les principaux groupes de la rébellion musulmane négocient la paix avec le gouvernement, Abou Sayyaf, Maute et d'autres groupes islamistes veulent y établir un "califat" au nom de l'EI, d'après les experts. Abou Sayyaf, présent sur la plupart des îles les plus méridionales de Mindanao, a enlevé contre rançon des centaines de Philippins et d'étrangers depuis les années 1990.