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Quel gouvernement pour le président élu Emmanuel Macron?

Le président élu Emmanuel Macron s'avançant vers ses partisans au Louvre. [KEYSTONE - PHILIPPE LOPEZ]
Le président élu Emmanuel Macron s'avançant vers ses partisans au Louvre. - [KEYSTONE - PHILIPPE LOPEZ]
Un gouvernement incarnant la promesse de "renouvellement", mais avec des figures plus expérimentées: après sa victoire dimanche, le président français élu Emmanuel Macron a quelques jours pour constituer son exécutif.

"Ce sera un alliage de femmes et d'hommes neufs qui ont une légitimité dans la vie civile, c'est-à-dire des légitimités professionnelles fortes ou une légitimité à la tête d'exécutifs locaux, mais que l'on n'a pas vus ces dernières décennies dans les gouvernements et quelques responsables qui ont une expérience un peu supérieure", selon les dernières pistes données par Emmanuel Macron vendredi.

La semaine qui s'ouvre, avant la passation de pouvoir le week-end prochain à l'Elysée, y sera largement consacrée. Dans les plans de l'équipe Macron, la nomination du Premier ministre interviendra au lendemain de sa prise de fonction, probablement le lundi 15 mai, et le gouvernement sera dévoilé le mardi 16.

Le futur chef de l'Etat, qui hésitait jusque-là entre deux personnes - un homme et une femme -, a choisi celui ou celle qu'il nommera à Matignon, mais sans en avoir "parlé à personne".

>> Retrouver aussi notre suivi de la journée de lundi : L'élection d'Emmanuel Macron en France, "une victoire sous pression"

Un fidèle et/ou un centriste à Matignon?

L'ex-ministre de l'Economie a défini ses critères: "Compétence et capacité à diriger une équipe gouvernementale et une nouvelle majorité", donc plutôt une personne "politique" que quelqu'un de la "société civile". Il avait évoqué son souhait de nommer une femme, mais il ne s'agissait pas d'une promesse.

Trois options se présentent au successeur de François Hollande: d'abord, un fidèle, comme le député PS du Finistère Richard Ferrand, un des premiers à s'être mis "en marche". Pas de risque de friture sur la ligne Elysée-Matignon mais celui de nommer quelqu'un qui n'a jamais été ministre.

Une figure centriste aussi. En ralliant Emmanuel Macron et en renonçant à sa propre candidature, François Bayrou peut se targuer d'avoir donné un coup de pouce décisif et de dépasser, lui aussi, le clivage droite-gauche. Mais côté renouvellement, le président du Modem a 66 ans et il était déjà ministre... en 1993.

Mêmes avantages et défauts pour un autre poids lourd centriste: l'UDI Jean-Louis Borloo, ministre sous Nicolas Sarkozy et qui, à 66 ans, s'est dit prêt à se "retrousser les manches".

Ou une "prise de guerre"?

Dernière option: une "prise de guerre" chez Les Républicains. De quoi semer la zizanie avant des législatives où la droite s'annonce comme le principal obstacle à une majorité pour Emmanuel Macron.

Ce dernier a lui-même fait un appel du pied à Xavier Bertrand, mais le président LR de la région Hauts-de-France a dit son attachement "au projet de la droite et au centre".

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, c'est "non": "Je ne suis pas Bruno Le Maire", a-t-elle lancé au JDD. L'ex-candidat à la primaire de la droite s'est en effet rapproché du camp Macron et n'exclut pas de se présenter dans l'Eure aux législatives sous l'étiquette "majorité présidentielle".

Vivier politique et vivier de technocrates

Pour son gouvernement - a priori, une quinzaine de ministres et un nombre indéterminé de secrétaires d'Etat - Emmanuel Macron peut puiser dans ses deux viviers, l'un politique, l'autre composé de "technocrates" et de figures de la société civile.

Côté politique, les "anciens", comme les socialistes Jean-Yves Le Drian, Gérard Collomb et Bertrand Delanoë, le centriste Jean Arthuis ou encore l'ex-UMP Jean-Paul Delevoye sont expérimentés, mais risquent quasiment tous de pâtir de leur statut de septuagénaires.

Dans ceux qui correspondent plus au profil: Christophe Castaner, qui a eu un rôle de premier plan dans la campagne, le député PS Arnaud Leroy, les Modem Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez, le directeur de campagne Jean-Marie Girier ou encore la transfuge juppéiste Aurore Bergé.

Autre réservoir: la société civile. Les économistes Jean Pisany-Ferry, Philippe Martin ou Marc Ferracci ont été les têtes pensantes du programme économique. Y figurent également le spécialiste de l'action sociale Jean-Marc Borello, l'ex-cadre dirigeant de Bouygues Telecom Didier Casas ou la communicante Axelle Tessandier, l'avocate Laetitia Avia ou encore la multicartes Marlène Schiappa.

ats/tmun

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