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La Turquie va lever l'interdiction du foulard islamique dans l'armée

Des femmes servant dans l'armée turque lors d'une visite d'un monastère syriaque orthodoxe (photo d'archive). [AFP - Tarik Tinazay]
Des femmes servant dans l'armée turque lors d'une visite d'un monastère syriaque orthodoxe (photo d'archive). - [AFP - Tarik Tinazay]
Les autorités turques ont décidé de lever l'interdiction du port du foulard islamique pour les femmes qui servent dans l'armée, a rapporté mercredi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Cette mesure, symboliquement forte en raison du statut de protectrice de la laïcité de l'armée turque depuis la fondation de la République, concerne aussi les étudiantes dans les écoles militaires.

Les femmes pourront, si elles le souhaitent, porter un foulard de "la même couleur que l'uniforme", "sans motif" et de "manière à ne pas recouvrir le visage", selon Anadolu, qui cite le ministère de la Défense.

La mesure concerne notamment "les officiers qui servent dans les forces de l'armée de terre, de mer et de l'air, les officiers et sous-officiers sous contrat, (...)  les cadets".

Autorisé dans la police

Il n'était pas clair si cette réforme, qui entrera en vigueur lors de sa publication au Journal officiel, concerne les femmes qui participent à des missions de combat.

Le ministère de la Défense avait déjà levé en novembre l'interdiction du port du foulard pour le personnel civil de l'armée. Quelques mois auparavant, le port du foulard avait aussi été autorisé dans la police.

afp/jvia

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L'armée a perdu en influence

L'armée turque a longtemps été le bastion de la laïcité en Turquie, mais son influence politique a fortement diminué depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet dernier qui a été suivie de purges dans les rangs militaires.

Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, en poste depuis 2003, est régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir islamiser la société turque.

Son gouvernement a autorisé le port du voile dans les universités et au Parlement et, ces deux dernières années, dans la fonction publique et les lycées, au grand dam des tenants de la République laïque fondée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.