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En visite au Liban, Marine Le Pen dit son soutien à Bachar al-Assad

La candidate du Front national Marine Le Pen a été reçue par le Premier ministre libanais, Saad Hariri à Beyrouth, le 20 février 2017. [AFP - JOSEPH EID]
La candidate du Front national Marine Le Pen a été reçue par le Premier ministre libanais, Saad Hariri à Beyrouth, le 20 février 2017. - [AFP - JOSEPH EID]
Le président syrien Bachar al-Assad est "la seule solution viable" pour empêcher le groupe Etat islamique de prendre le pouvoir en Syrie, a déclaré lundi Marine Le Pen au cours de sa visite au Liban.

"J'ai clairement exprimé que, dans le cadre de la politique du moindre mal, qui est une politique réaliste, il m'apparaissait que Bachar al-Assad était évidemment aujourd'hui une solution bien plus rassurante pour la France que le groupe Etat islamique si celui ci venait à prendre la tête de la Syrie comme il a pris en partie le pouvoir en Libye après la disparition de Mouammar Kadhafi", a déclaré la candidate du Front national (FN) à la présidentielle française devant les médias. Elle s'exprimait à l'issue d'un entretien de plus d'une heure avec le Premier ministre libanais Saad Hariri à Beyrouth.

Au cours de cet entretien, le chef du gouvernement a mis en garde Marine Le Pen. "L'erreur la plus grave serait l'amalgame entre islam et musulmans d'une part, terrorisme d'autre part", indique un communiqué diffusé par ses services.

Saad Hariri, hostile au régime syrien

"Les Libanais et les Arabes comme la majorité du monde considèrent la France comme la patrie des droits de l'Homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse, ou de classe entre ses citoyens", précise encore Saad Hariri, leader de la communauté sunnite libanaise. "Les musulmans sont les premières victimes du terrorisme se réclamant de la religion" a-t-il aussi affirmé. "Les modérés qui constituent l'écrasante majorité des musulmans en sont la cible".

Le Premier ministre est nettement hostile au régime syrien, soutenu par le FN: il accuse Damas d'être impliqué dans l'assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri et soutient le mouvement de révolte contre Bachar al-Assad.

Reçue pour la première fois par un président

Auparavant, Marine Le Pen avait rencontré le président libanais Michel Aoun durant une trentaine de minutes au palais présidentiel à Beyrouth. C'est la première fois qu'un chef d'Etat étranger accueille la présidente du Front national.

Marine Le Pen et le président libanais Michel Aoun. [Keystone - AP Photo/Hussein Malla]
Marine Le Pen et le président libanais Michel Aoun. [Keystone - AP Photo/Hussein Malla]

"Nous avons évoqué la longue et fructueuse amitié entre nos deux pays", a déclaré la dirigeante du Front national. "Nous avons évoqué (...) l'inquiétude que nous partageons face à la très lourde crise des réfugiés", a-t-elle aussi souligné tout en rappelant que le Liban, qui compte quatre millions d'habitants, accueille environ un million de réfugiés syriens et doit faire face aux lourdes conséquences de la guerre qui ravage ce pays voisin.

"Ces difficultés sont surmontées par le courageux et généreux Liban mais ça ne pourra pas durer éternellement" a dit celle qui prône régulièrement l'arrêt de toute immigration et une réduction du nombre de réfugiés admis en France.

afp/boi/jgal

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De rares rencontres à l'étranger

Depuis son arrivée à la tête du Front national en 2011, Marine Le Pen n'a rencontré que très peu de dirigeants étrangers en exercice, à l'exception en 2015 du Premier ministre égyptien de l'époque Ibrahim Mahlab et en janvier du chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski. Ce dernier avait jugé "nuisible" le projet frontiste de réforme de l'UE

La chancelière allemande Angela Merkel a elle exclu de rencontrer Marine Le Pen, tandis que son homologue de droite espagnol Mario Rajoy a prédit une "catastrophe" en cas d'élection de la candidate d'extrême droite.

Présente en janvier dans la "Trump Tower", à New York, elle n'avait été reçue officiellement ni par Donald Trump, devenu locataire de la Maison Blanche, ni par aucun membre de son équipe.

En compagne du député Gilbert Collard

La visite de Marine Le Pen au Liban, qui dure jusqu'à mardi, vise à muscler son profil international. Elle a a aussi rencontré le Premier ministre Saad Hariri, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Gebrane Bassil, et fait une visite de Beyrouth.

Accompagnée par le député Gilbert Collard, elle a déposé dans la matinée une gerbe à la résidence de l'ambassadeur de France au Liban au pied de la stèle en l'honneur des soldats morts pour la France au Liban depuis 1975.

Mardi, Marine Le Pen doit rencontrer le moufti de Beyrouth, le patriarche maronite, et divers représentants politiques.